Trente-trois hélicoptères, 400 camions, de nombreux Canadair et près de 4 900 pompiers étaient mobilisés le 29 juillet pour tenter d’endiguer le plus grand méga-feu de l’année 2024. Nommé Park Fire, il a déjà brûlé presque 1 500 km², selon l’agence CalFire, soit une zone plus vaste que la ville de Los Angeles, précise Sciences et Avenir. L’incendie a débuté mercredi 24 juillet, et sévit dans le nord de l’État américain. Rural, ce secteur est situé à trois heures de route au nord-est de San Francisco.
Si le Park Fire est l’un des incendies les plus vastes de l’histoire de la Californie, il n’a fort heureusement pas fait de victime. Ce week-end, les pompiers ont bénéficié d’une légère baisse des températures, qui leur a permis de progresser. Malgré cela, le feu est maîtrisé à “12%” et plus de 26 000 habitants restent sous le coup d’ordres d’évacuations, selon un porte-parole de CalFire.
Une sorte de tornade de feu
Alors que la situation peut se dégrader à tout moment, la prudence reste de mise. “Cet incendie est extrêmement instable et imprévisible. Nous avons vu de nombreux endroits que nous pensions être devenus sûrs se faire ravager de nouveau par les flammes”, a souligné le shérif du comté de Tehama, Dave Kain, lors d’un point presse lundi 29 juillet. Sur son passage, le Park Fire a dévasté plus d’une centaine de bâtiments.
Celui qui a progressé à la vitesse de marche d’un homme pendant les premières 48 heures a provoqué des nuages de fumée spectaculaires et une sorte de tornade de feu. Une avancée très rapide favorisée par les vagues de chaleur qui se succèdent en Californie et, de manière plus générale, dans l’Ouest américain depuis le début du mois de juin. « La végétation est toujours super, super sèche, asséchée par un mois de chaleur record », a commenté Daniel Swain, spécialiste des événements extrêmes à l’université de UCLA, dimanche. Et si les contreforts des montagnes de la Sierra Nevada brûlent régulièrement, les forêts spécifiques auxquelles s’attaque ce feu sont “des endroits où il n’y a pas eu d’incendie depuis des dizaines d’années”, a-t-il ajouté. Les flammes ne manquent donc pas de combustibles. Aussi, en dépit des moyens énormes déployés, “la technologie reste insuffisante pour traiter un feu d’une telle envergure”, poursuit-il.
De très mauvais souvenirs
Le Park Fire ravive de très mauvais souvenirs. En 2018, 85 personnes ont péri à Paradise, lors de l’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la Californie. La ville se situe à seulement quelques dizaines de kilomètres des flammes. Dans les villages forestiers sous le coup d’ordres d’évacuations, des habitants préfèrent malgré tout rester chez eux jusqu’au dernier moment.
Les autorités considèrent que l’origine du méga-feu est criminelle. Le suspect est un homme de 42 ans avec un casier judiciaire. Il a comparu lundi devant un tribunal pour être formellement poursuivi. Mercredi dernier, il a été vu alors qu’il poussait une “voiture en feu dans un ravin”, d’après le parquet local.
Réchauffement climatique
Actuellement, les États-Unis luttent contre une centaine de grands incendies, selon le National Interagency Fire Center. Ils se sont essentiellement déclarés dans l’Ouest du pays. Dans l’Oregon, un pilote d’avion est mort en luttant contre un incendie, la semaine dernière. La fumée engendrée a poussé les services météorologiques à émettre des alertes à la qualité de l’air dans de nombreux endroits.
En Californie, un autre incendie situé dans le centre de l’État a quasiment rasé le petit village de Havilah. Pour les scientifiques, les vagues de chaleur à répétition sont un marqueur du réchauffement de la planète en lien direct avec le changement climatique.