Alors que Nicolás Maduro a officiellement été reconduit lundi 29 juillet à la présidence du Venezuela, cette décision est contestée par l’opposition. Ses représentants affirment avoir des preuves de sa victoire à la suite du scrutin de dimanche. Non seulement l’opposition rejette les résultats, mais plusieurs pays, dont les États-Unis, doutent de la victoire du Président sortant. Des manifestants sont descendus dans les rues de la capitale, et un mort est à déplorer, souligne 20 Minutes, qui fait le point sur les événements en cours.
Qui a remporté la présidentielle ?
Officiellement, Nicolás Maduro conserve la présidence du Venezuela. Le Conseil national électoral (CNE) l’a proclamé président pour un troisième mandat consécutif de six ans, après l’annonce de résultats contestés dans la nuit. Selon le CNE, le dirigeant sortant a obtenu 5,15 millions de voix (51,2 %) contre 4,5 millions de voix (44,2 %) pour Edmundo Gonzalez Urrutia. Lors de son discours, le chef de l’État a balayé les critiques de l’opposition et de la communauté internationale. Il a dénoncé une tentative d’imposer un “coup d’État fasciste”.
Que dit l’opposition ?
Dès lundi soir, Maria Corina Machado, la cheffe de l’opposition vénézuélienne, a assuré que l’opposition avait désormais les moyens de “prouver” la victoire d’Edmundo Gonzalez Urrutia. Le diplomate avait remplacé au pied levé Maria Corina Machado lorsque le pouvoir avait déclaré celle-ci inéligible. Selon elle, Edmundo Gonzalez Urrutia avait obtenu 6,27 millions de voix, contre 2,7 millions accordées au président sortant.
Des preuves de ce qu’elle avance ont été fournies à “des dirigeants” dans le monde et elles seront mises en ligne pour tout un chacun pendant la nuit, poursuit l’opposante. La veille, le chef du CNE avait dénoncé une “agression contre le système de transmission des données qui a retardé” le décompte. Des décomptes réalisés par bureaux de vote réclamés par l’opposition et la communauté internationale. Or, ceux-ci ne sont pas disponibles. Lundi, le parquet a ouvert une enquête et évoque l’implication de Maria Corina Machado dans le “piratage”.
Des manifestations spontanées
Des manifestations spontanées ont rassemblé plusieurs milliers de Vénézuéliens. Elles ont été marquées par des échauffourées avec les forces de l’ordre à Caracas. “Qu’il rende le pouvoir maintenant”, ont demandé de nombreux manifestants dans plusieurs quartiers pauvres de la capitale, où certains ont brûlé des affiches à l’effigie de Nicolás Maduro.
Des manifestants ont lancé des pierres avant d’être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes, alors qu’ils se rapprochaient du centre de la ville. Ailleurs dans le pays, la contestation a viré au drame. “Au moins une personne a été tuée dans l’État de Yaracuy (nord-ouest) et 46 personnes sont détenues”, selon un post d’Alfredo Romero, directeur de l’ONG Foro Penal, spécialisée dans la défense des prisonniers politiques.
Par ailleurs, deux statues d’Hugo Chavez, président du Venezuela de 1999 jusqu’à sa mort en 2013, ont été déboulonnées à La Guaira (plage de Caracas) et à Mariara (nord) par des manifestants, d’après Nicolás Maduro, son héritier désigné.