Vibrant hommage. Plusieurs milliers de personnes, dont des moines bouddhistes, ont accompagné le corps de Thich Nhat Hanh, transporté samedi 29 janvier sur un site de crémation à ciel ouvert, à Hue, dans le centre du Vietnam, rapporte L’Express. Cette figure du bouddhisme est décédée une semaine avant, le 22 janvier, à l’âge de 95 ans. Ce militant pour la paix s’est éteint au temple Tu Hieu de la ville de Hue, berceau du bouddhisme vietnamien.
“Nous devons faire nos adieux à notre maître. Il joue un grand rôle dans notre famille, il nous aide à traverser les moments les plus difficiles”, a confié à l’AFP Do Quan, venu de Hanoï, la capitale, avec son épouse et son fils pour l’occasion. Quand le cercueil de Thich Nhat Hanh a été déposé dans la salle de crémation, un moine a pris la parole : “Nous, maître et élève, continuerons à gravir la colline du siècle, offrant notre amour et notre compréhension, notre liberté et notre solidité au monde d’aujourd’hui et de toujours”.
“Doux moine bouddhiste”
Il est né en 1926. Ordonné à 16 ans, il fonde une école pour apprendre à de jeunes volontaires comment construire des cliniques et des infrastructures dans des villages détruits par la guerre. Celui qui a popularisé le concept de pleine conscience jusqu’à Hollywood est parti dans les années 1960 aux États-Unis, où il a d’ailleurs enseigné dans les universités de Columbia et de Princeton. Il n’est pas autorisé ensuite à rentrer au Vietnam car il avait appelé, aux côtés de Martin Luther King, à mettre fin à la guerre du Vietnam.
En 1967, ce dernier propose le nom de Thich Nhat Hanh pour le prix Nobel de la paix, écrivant dans une lettre adressée au comité que “ce doux moine bouddhiste” était “un érudit aux immenses capacités intellectuelles”. Puis c’est en France qu’il s’installe et vivra près de 40 ans en exil. Ce n’est qu’en 2018 que le gouvernement vietnamien l’autorise finalement à revenir.