Il était le général-en-chef de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Jean-Louis Georgelin est décédé à l’âge de 74 ans, dans la soirée du vendredi 18 août. La gendarmerie a indiqué qu’une chute avait entraîné son décès, lors d’une randonnée en Ariège. La piste accidentelle est privilégiée.
Jean-Louis Georgelin était une figure de l’armée française, également réputé pour être un fin connaisseur du patrimoine. Cet ancien général a été chef de l’état-major particulier du président Jacques Chirac puis chef d’État-major des armées, expliquent Les Echos. En 2019, Emmanuel Macron lui a donné la charge de superviser la reconstruction de Notre-Dame de Paris, partiellement détruite dans un incendie.
Nommé président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, Jean-Louis Georgelin s’est attelé à de nombreux défis pour reconstruire Notre-Dame en seulement quelques années. « Il avait su créer les conditions humaines et d’organisation pour mener à bien la reconstruction », a réagi la maire de Paris Anne Hidalgo sur les réseaux sociaux.
Des polémiques sur la reconstruction
Après l’incendie, le chantier de Notre-Dame s’annonçait en effet titanesque. Les flammes ont ravagé la flèche et la toiture en bois. Des vulnérabilités dans la structure du bâtiment ont aussi été identifiées. Selon France 24, le principal défi était donc de reconstruire, dans la forme, à l’identique, mais pas forcément avec les mêmes techniques ni les mêmes matériaux.
Il a donc fallu décider lequel, du bois ou du métal, l’emporterait et les querelles ont commencé entre les partisans d’une reconstruction à l’identique et d’une reconstruction moderne. Le bois s’est finalement avéré être la solution la plus fiable à mettre en œuvre, mais aussi la plus rapide dans de tels délais.
L’avenir de la célèbre flèche, construite par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, a également suscité le débat. Devait-elle être reconstruite à l’identique, ou bien les architectes pouvaient-ils prendre des libertés ?
Dès juin 2019, l’architecte en chef de Notre-Dame, Philippe Villeneuve, s’est prononcé pour une restauration selon le modèle original. Mais Jean-Louis Georgelin, connu pour ses prises de parole sans langue de bois, l’a tancé d’un brutal « Qu’il ferme sa gueule ! », avant d’être rappelé à l’ordre par le ministère de la Culture. Sur France Inter, le général a finalement révélé, en 2020, que la flèche serait faite « comme elle était, avec du bois et du plomb » en défendant le choix de la « continuité ».
Bientôt l’aboutissement d’une mission
Aujourd’hui, le chantier de Notre-Dame continue de mobiliser environ 1 000 artisans en France, et plus de 800 millions d’euros. Jean-Louis Georgelin laisse derrière lui des travaux bien avancés, dans le respect des délais, selon les rapports de la Cour des comptes. Des travaux de nettoyage et de restauration de l’intérieur de l’édifice sont en cours.
À la fin de l’année 2023, les Parisiens devraient voir s’élever dans le ciel l’échafaudage qui entourera la flèche de la cathédrale Notre-Dame, une charpente en bois de chêne massif. Un ouvrage qui doit beaucoup à la supervision de Jean-Louis Georgelin, décédé un an avant la fin de sa mission pour la cathédrale, en 2024.