La nuit du 29 au 30 juin a été marquée par des scènes encore plus violentes que la précédente, auxquels de très jeunes enfants prennent par selon Le Parisien, évoquant des émeutiers âgés d’à peine 11 ans. Les émeutes ont également gagné de nombreuses villes de France, malgré le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes, mais aussi d’unités du Raid et de la BRI. Les violences ont débuté dès jeudi après-midi, après la marche blanche en hommage à Nahel, organisée à Nanterre. La commune des Hauts-de-Seine où vivait et où le jeune homme de 17 ans est mort après qu’un policier a tiré sur lui à bout portant, lors d’un contrôle routier.

France Bleu rapporte que des véhicules, des bâtiments publics ont été incendiés et des commerces pillés. Quelque 875 interpellations ont eu lieu en France, dont au moins 307 en Île-de-France, et 249 policiers et gendarmes blessés. La situation est telle qu’Emmanuel Macron présidera une nouvelle cellule de crise, vendredi à 13 h.

“Pire que la précédente”

Sur France Inter, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au logement, indique que la nuit a été “probablement pire que la précédente”. “Probablement en nombre de bâtiments attaqués, de mobilisation, et, en même temps, il y avait une très forte mobilisation des forces de l’ordre, des fonctionnaires, des élus locaux. Il y a eu un nombre de bâtiments publics attaqués assez important, notamment des mairies, des commissariats, des polices municipales et des attaques en direction de magasins, des pillages”, a-t-il ajouté, rappelant que “la violence est injustifiable” ?“Oui, il y a de la colère, il faut l’entendre, la comprendre, mais les mots qui ont été ceux du président de la République, de la Première ministre, de moi-même en direction de la famille de Nahel sont des mots justes, la justice est en route”, a poursuivi le ministre appelant au calme.

Jeudi, dans un entretien télévisé enregistré pour l’émission “C à vous”, diffusée sur France 5, la mère de Nahel, a déclaré ne pas en vouloir aux forces de l’ordre, mais uniquement au policier auteur du coup de feu mortel. “Il n’avait pas à tuer mon fils, il y avait d’autres manières de faire. Une balle ? Si près de son torse ? Non, je ne peux pas imaginer ça […]. Il y a d’autres moyens de les faire sortir [du véhicule]. Tuer des petits comme ça… Ça va durer combien de temps ? Encore combien d’enfants vont partir ?”, a-t-elle demandé.

“Pardon à la famille”

Si son unique enfant est décrit par ses proches comme étant “un garçon gentil, serviable et souriant”, comme l’explique RMC, le policier auteur du tir est décrit comme un homme “calme” et “irréprochable”. Ancien militaire engagé dans la police nationale depuis dix ans, le père de famille de 38 ans a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière, précise Le Figaro. Selon son avocat, le brigadier a demandé “pardon à la famille” de Nahel lors de sa garde à vue, indique Le Monde. “Il ne se lève pas le matin pour tuer des gens. Il n’a pas voulu tuer”, a dit Me Lienard en précisant qu’il allait faire appel, dès vendredi matin, du placement en détention de son client qui a été mis en examen pour homicide volontaire.