À l’occasion de la journée nationale contre l’obésité mardi 4 mars, le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) et la Ligue nationale Contre l’Obésité (LCO) dévoilent une enquête qui révèle le manque de formation des médecins concernant l’obésité. Ainsi, sur 56% des patients obèses qui sont allés consulter un médecin pour leur poids, moins d’un tiers est entré dans un parcours de soin dédié, indique franceinfo. Si un patient obèse va consulter, le médecin aborde lui-même la question du poids dans seulement 21% des cas. Les patients sont également peu orientés vers des professionnels de l’obésité, puisque pour 26% d’entre eux, le professionnel de santé n’a « pas facilité l’accès à d’autres interlocuteurs ou professionnels dédiés », a souligné l’étude. De plus, 36% des patients n’ont pas été informés sur « les différentes options du parcours de soin ».

Près de 10 millions de Français souffrent d’obésité, soit près de 18% de la population française. Les associations demandent une meilleure prise en charge des patients pour « éviter le développement de complications en lien avec l’obésité », mais aussi pour « lutter contre la grossophobie et accéder à des options thérapeutiques efficaces ». Selon une étude publiée par la revue scientifique The Lancet, plus de la moitié des adultes dans le monde seront en surpoids ou en situation d’obésité en 2050. Interrogée sur France inter mardi 4 mars, Karine Clément, médecin, professeure de nutrition à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a expliqué les complications liées à l’obésité. C’est « un facteur de risque d’énormément de pathologies cardiovasculaires, diabète, cancer mais c’est aussi une pathologie en tant que telle, avec une augmentation du tissu graisseux qui va affecter nos organes, nos tissus et la façon dont ils fonctionnent », a-t-elle détaillé.

L’obésité n’est pas reconnue comme une maladie

Un mauvais suivi des patients peut être particulièrement préjudiciable pour leur santé. Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif National des Associations d’Obèses, a dénoncé le manque de formation des médecins car l’obésité n’est « pas reconnue comme une pathologie ». Elle demande que celle-ci soit reconnue comme une maladie afin que les professionnels de santé reçoivent une « formation au cursus initial ». Les médecins peuvent actuellement suivre trois heures de formation facultative sur l’obésité tout au long de leurs études.

Même pour les patients qui parviendraient à entrer en parcours de soin, la prise en charge est parfois « inadaptée ou insuffisante » a pointé l’étude. En effet, ceux-ci ont un « accès limité aux solutions support que sont le parcours pluridisciplinaire et le programme d’éducation thérapeutique (ETP) ». Ce parcours permet aux patients d’acquérir des compétences pour mieux gérer leur maladie chronique. L’enquête a révélé que seuls 13% des patients obèses avaient eu accès à un parcours pluridisciplinaire.