Après s’être entretenu avec les dirigeants patronaux, Emmanuel Macron a annoncé qu’il aimerait que les partenaires sociaux bâtissent un agenda social dans les prochaines semaines, pour des accords d’ici à la fin de l’année. Le président de la République a également affirmé qu’il aurait “peut-être (…) dû plus [se] mouiller”, concernant la réforme des retraites. Justement, les députés du groupe Liot, qui avait proposé une motion de censure contre celle-ci, portent, cette fois, un projet de loi visant à abroger la réforme. Quant à Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, il a affirmé qu’il passerait la main dès le mois de juin prochain, avant la fin de son mandat. Aux États-Unis, la Cour suprême a annoncé le maintien de l’accès total à la pilule abortive.
Le “pacte de la vie au travail” d’Emmanuel Macron
Alors qu’on l’avait peu entendu durant les débats autour de la réforme des retraites, le chef de l’État a multiplié les déplacements et les entretiens. Après celui avec les représentants patronaux, mardi 18 avril, les autres représentants syndicaux ayant refusé son invitation, Emmanuel Macron est revenu sur le “pacte de la vie au travail” annoncé dans son allocution télévisée de la veille. Il s’agit d’un agenda social à bâtir avec les partenaires sociaux pour des “négociations” qu’il compte voir aboutir “d’ici à la fin de l’année”, précise Les Échos. Le programme devra traiter les points de la réforme des retraites censurés par le Conseil constitutionnel, mais également les questions des conditions de travail, des fins de carrières ou encore des reconversions et des rémunérations. L’agenda devra aussi tenir compte des évolutions de carrières, de l’usure professionnelle, comme des temps partiels subis, etc.
Le président de la République veut “se réengager dans le débat public”
Dans un entretien accordé au Parisien, Emmanuel Macron déclare : “Peut-être que j’aurais dû plus me mouiller”. Il reconnaît ainsi ne pas avoir été “assez présent pour donner une constance et porter cette réforme” des retraites qu’il n’entend pas pour autant mettre à l’arrêt. Le chef de l’État a également fait part de sa volonté de se “réengager dans le débat public”, sans oublier de témoigner sa “confiance” à sa Première ministre, Élisabeth Borne. “Elle fait bien son travail dans un moment difficile pour le pays”, a affirmé Emmanuel Macron.
Comment obtenir l’abrogation de la réforme des retraites ?
En mars dernier, le groupe de députés Libertés indépendants, outre-mer et territoires (Liot) avait porté une motion de censure contre la réforme des retraites. Cette motion avait échoué faute de voix, il ne manquait à peine neuf. Cette fois, les députés présenteront un projet de loi, le 8 juin prochain. Son but : proposer l’abrogation totale du projet de loi ou du report de l’âge légal de départ à la retraite, relate BFM TV. En dépit de sa promulgation, la réforme des retraites suscite encore des contestations. D’ailleurs, l’intersyndicale appelle à une mobilisation importante le 1er mai, afin de contrer sa mise en place.
Laurent Berger va démissionner
Considéré comme la figure de proue de la contestation contre la réforme des retraites, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a annoncé son intention de céder sa place dès le 21 juin. Dans Le Monde, il explique que son choix est mûrement réfléchi et qu’il avait été arrêté dès la fin 2021, après discussion avec les membres de la commission exécutive du premier syndicat de France. C’est Marylise Léon, actuelle numéro deux, qui lui succédera. Pour lui, en dépit de la promulgation de la réforme des retraites, le syndicalisme sort “gagnant” du mouvement d’opposition. Selon lui, il est normal que la confédération “se renouvelle. J’occupe ce poste depuis dix ans et demi, soit une durée proche de celle des mandats de mes prédécesseurs, François Chérèque et Nicole Notat. Initialement, je songeais partir un tout petit peu plus tôt, en juin 2022, mais il aurait été compliqué de le faire à ce moment-là”.
L’accès total à la pilule abortive maintenu
En dépit de l’insistance de médecins anti-avortement, la Cour suprême des États-Unis a annoncé, vendredi 21 avril, le maintien de l’accès total à la pilule abortive, relate RTL. Sa décision permettra d’examiner tous les recours contre la mifépristone. Alors qu’il existe un consensus scientifique sur son utilité, un magistrat fédéral du Texas a retiré, le 7 avril dernier, l’autorisation de sa mise sur le marché. Cette décision est très importante puisque la Cour suprême a laissé à chaque État la possibilité de légiférer en matière d’avortement, en passant outre l’arrêt Roe v. Wade le 24 juin dernier, qui garantissait constitutionnellement l’accès à l’IVG. De son côté, le président Joe Biden s’est félicité de cette annonce de blocage de mesures “qui auraient sapé le jugement médical de l’Agence fédérale des médicaments et mis en danger la santé des femmes”.