Certains sujets passent encore mal au sein de la communauté catholique. C’est notamment le cas de l’homosexualité et de l’ordination des femmes. Aussi, deux jours avant l’ouverture du synode des évêques, lors duquel ces sujets seront abordés, le pape François a été interpellé, explique Le Matin. Cinq cardinaux conservateurs lui demandent de réaffirmer la doctrine catholique sur les couples gays, l’ordination des femmes et les conditions de l’absolution. Selon eux, “devant la gravité de la matière”, le “devoir d’informer” les fidèles est réel, “afin qu’(ils) ne soient pas sujets à la confusion, à l’erreur et au découragement”.
Ces “doutes”, ils n’ont pas hésité à les formuler dans une lettre ouverte adressée aux catholiques et diffusée via deux blogs. Des sites spécialistes du Vatican sur lesquels ils avaient auparavant publié un communiqué listant les trois mêmes points. Mais la réponse du souverain pontife ne les a pas satisfaits. Longue de sept pages, le pape leur écrivait que la “Révélation divine” est “immuable”, et rappelait que l’Église a “besoin de grandir dans sa compréhension”.
Vote des femmes et des laïcs
Nommés par Jean-Paul II et Benoît XVI, les auteurs de la lettre sont connus pour leurs positions conservatrices. Il s’agit du cardinal allemand Walter Brandmüller, de l’Américain Raymond Burke, du Mexicain Sandoval Íñiguez, du Guinéen Robert Sarah et du cardinal Joseph Zen, ex-évêque de Hong Kong. Mais comme le précise le quotidien suisse, aucun d’entre eux n’a de fonction dans le gouvernement du Saint-Siège.
Dans le cadre de la grande réunion, qui rassemblera 450 participants, des évêques, des femmes et des laïcs débattront à huis clos sur une série de sujets de société. Cette rencontre durera un mois et fait suite à une vaste consultation de deux ans des catholiques du monde entier. Les sujets remontés par les fidèles font craindre aux plus conservateurs un dévoiement de la doctrine catholique chez une frange conservatrice de l’Église. Il faut dire que pour la première fois, les femmes et les laïcs pourront voter. Une décision du pape François qualifiée de “révolution” par les observateurs.
Une autre session en octobre 2024
Mais pour espérer de réels changements, il faudra encore patienter. En effet, l’assemblée générale ordinaire qui débutera mercredi 4 octobre n’a qu’un rôle consultatif. Une deuxième session aura lieu en octobre 2024. Après celle-ci, le pape pourra éventuellement prendre en compte les conclusions des différents travaux.