Son discours était attendu par les professionnels de santé. Emmanuel Macron s’est rendu, vendredi 6 janvier, dans un hôpital de l’Essonne, en Île-de-France, pour présenter ses voeux au personnel soignant. Le chef de l’État en a profité pour dévoiler des mesures pour la réorganisation du système de santé et sortir d’une “crise sans fin.”
Crise du Covid-19, urgences débordées, fermeture de certains cabinets médicaux, médecins en grève… Le contexte est rude pour les soignants, comme l’énumère le HuffPost : les soignants sont à bout. “Je sais l’épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s’est installé, le sentiment au fond de passer d’une crise à l’autre”, a concédé le président de la République.
Davantage d’assistants médicaux et plus d’infirmiers à l’hôpital
Ainsi, il a promis d’accélérer le recrutement des assistants médicaux et porter leur nombre de “près de 4 000” actuellement à “10 000 d’ici la fin de l’année prochaine”, en 2024. Alors que les places ouvertes aux concours d’infirmiers ont augmenté de “plus de 20% en trois ans”, Emmanuel Macron entend “aller encore plus loin”. Objectif : faciliter leur recrutement à l’hôpital.
Rendre l’hôpital plus attractif
Plus globalement, il souhaite une réorganisation du travail à l’hôpital “d’ici au 1er juin”. Ici, l’objectif est de le rendre plus attractif. “On doit tout faire pour garder les soignants” à l’hôpital, a notamment déclaré Emmanuel Macron. Ce qui passe, selon lui, par une réorganisation du temps de travail : il a fustigé une certaine rigidité dans l’application des 35 heures dans les établissements de santé, relate 20 Minutes. En effet, il estime le système trop contraignant, qui ne fonctionne “qu’avec des heures supplémentaires.”
Un nouveau mode de direction des établissements hospitaliers
Le président de la République souhaite mettre en place un tandem “administratif et médical” à la tête des hôpitaux français. “Très longtemps on a dit : ’ce ne doit pas être les soignants qui dirigent l’hôpital, ce doit être les administratifs’. Après on a dit : ‘le problème, c’est les administratifs qui dirigent’. Moi je souhaite qu’on puisse (…) mettre à la tête de nos hôpitaux un tandem administratif et médical, un vrai tandem sur la base d’un projet”, a soutenu le chef de l’État.
Fin de la tarification à l’acte à l’hôpital
Il a par ailleurs annoncé la “sortie” de la tarification à l’acte à l’hôpital. “Pour l’hôpital public, il faut qu’il y ait une part structurante de la rémunération qui repose sur des objectifs de santé publique qu’on négocie à l’échelle d’un territoire”, a-t-il précisé.
Des médecins mieux rémunérés
En outre, Emmanuel Macron compte “mieux rémunérer” les médecins de ville qui assurent la permanence des soins et “prennent en charge des nouveaux patients.”
Un médecin traitant pour tous les patients souffrant d’une maladie chronique
“On a 600 000 patients avec des maladies chroniques et qui n’ont pas de médecins traitants et ça, c’est un vrai problème”, a déploré Emmanuel Macron. Tous les patients dans ce cas s’en verront proposer un avant la fin de l’année, a-t-il assuré.
Malgré ces annonces, certains professionnels de santé demeurent sceptiques. La neuropédiatre Mélodie Aubart, interrogée par France Info : “Nous notons un changement de ton. Nous avons réclamé au président de la République, cet hiver, de reconnaître le caractère critique de la situation et de prendre lui-même des engagements structurels sur la gouvernance, le financement de l’hôpital, les conditions de travail, les carrières”. “Dans les grandes lignes, explique-t-elle, le projet semble aller dans le bon sens mais nous l’avons déjà entendu. En 2017, le président s’était déjà engagé et nous n’avons rien vu venir”, résume cette professionnelle de santé.