En France, il s’agit d’une première en matière de défense de l’environnement. Vendredi 16 juin, le tribunal administratif a condamné l’État à indemniser des familles victimes de la pollution de l’air, à hauteur de 2 000 et 3 000 euros, signale Le Monde.

Deux enfants souffraient de bronchiolites et d’otites à répétition, au cours de leurs premières années passées dans le bassin parisien. La région est très touchée, mais le département du Nord ou encore la Haute-Savoie affichent aussi des taux de pollution effrayants.

La décision rendue par la justice française est d’abord inédite. Le juge administratif a estimé qu’une « partie des symptômes » dont les enfants ont souffert a été « causée par le dépassement des seuils de pollution résultant de la faute de l’État », soit son incapacité à faire respecter les normes sanitaires.

Des bronchiolites à répétition

La pollution de l’air est dangereuse pour la santé lorsque la concentration de polluants dépasse les limites autorisées, sous la forme de particules fines, ozone et en particulier le dioxyde d’azote émis par le trafic routier. En 2022, la justice française avait déjà fait publier une expertise scientifique pour établir le lien entre pollution et santé. Selon les études, 30% à 50% des bronchiolites sévères et 30% des otites sont imputables à la pollution.

Au tribunal administratif, il a notamment été révélé qu’une petite fille avait souffert de bronchiolites à répétition, peu après sa naissance. La famille résidait à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, près du périphérique, et a ensuite déménagé dans l’Hérault. Les médecins ont alors observé une nette amélioration de l’état de santé de la fillette.

Sans surprise la région parisienne fait donc partie des zones les plus polluées de France. L’Organisation mondiale de la santé indique que « près de 90 % des Franciliens » ont été exposés l’an dernier à un dépassement des seuils préconisés, comme l’explique Libération.

Le Nord de la France, très pollué

En raison de la densité du trafic routier, 40 000 Franciliens sont toujours exposés à un air trop concentré en dioxyde d’azote, constate l’organisme de surveillance environnemental Airparif, dans une étude de 2023. Cette pollution de l’air est à l’origine de pathologies chroniques graves comme les maladies cardiovasculaires et respiratoires et certains cancers.

Parmi les grandes villes les plus polluées, Roubaix, Lille et Tourcoing affichent des pics de pollution de l’air, indique FuturaSciences. Ces pics s’expliquent par une forte activité industrielle à proximité, et un vent qui ramène des polluants de l’est. Les taux relevés atteignent parfois le double du seuil maximal fixé par l’OMS.

La montagne pas épargnée

Enfin, la montagne n’est pas en reste, contrairement aux idées reçues. Les stations de ski affichent toutes des taux de pollutions supérieurs aux seuils recommandés, en particulier dans le Massif central, en raison du transport, du logement ou encore de la voierie.

Dans les Alpes, la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, est aussi particulièrement touchée. Les massifs montagneux et les anticyclones bloquent les particules au fond de la vallée. La première cause de l’explosion de ces particules fines est le chauffage au bois, très utilisé par la population. La seconde cause est l’activité industrielle et le trafic routier, intenses dans la région.

Pour prendre un bol d’air pur, il faut donc se rendre dans le département du Cantal, qui dispose de la meilleure qualité d’air en France.