Diviser par deux sa consommation de viande : c’est l’une des conditions nécessaires pour que la France puisse respecter ses objectifs climatiques. Le mardi 20 février, une étude de plusieurs associations environnementales, regroupées dans le réseau “Action Climat”, et de la Société française de nutrition recommande de limiter la consommation de viande à 450 grammes par semaine, afin de protéger l’environnement. Le rapport propose ainsi d’augmenter la part des protéines végétales consommées, comme les légumes secs. Ce dernier, intitulé “Comment concilier nutrition et climat”, rappelle que l’alimentation “représente 22% de l’empreinte carbone nationale”. Un pourcentage non négligeable, comme le rappelle franceinfo.
Ainsi, modifier le système de l’alimentation permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, sachant que l’élevage représente 46 mégatonnes d’équivalent CO2, comme l’indiquait à l’automne 2023 le dernier rapport du Haut Conseil pour le climat. Malgré ces recommandations, le rapport explique que “la transition des régimes alimentaires n’est pas véritablement amorcée”. En effet, la consommation totale de viande en France n’a cessé d’augmenter depuis les années 2000, à cause d’une forte croissance démographique. Cette consommation s’est stabilisée autour de 84 kgec (kilogrammes équivalent-carcasse) depuis 2010, avec toutefois une légère baisse en 2023.
Un autre schéma de consommation
Selon Le Monde, l’étude rendue propose également un autre schéma de consommation de viande. Le quotidien cite Benoît Granier, responsable alimentation au RAC (réseau Action Climat) et coauteur du rapport, qui explique : “Avec deux fois moins de viande, si l’on mange plus de fruits et de légumes, de légumineuses, de céréales complètes, on peut cocher toutes les cases en matière de nutrition.” L’étude précise également que le régime alimentaire proposé serait 10% moins cher en moyenne que le mode d’alimentation actuel des Français, tout en prenant en compte les inégalités sociales et économiques. De plus, cette baisse de la consommation de viande ne remettrait pas en cause la production française, car une grosse partie de la viande consommée en France est importée. Benoît Granier explique : “L’enjeu est de privilégier des viandes françaises, issues d’élevages plus durables, avec des politiques publiques pour accompagner les éleveurs dans cette transition.”
Dans cette perspective d’améliorer la nutrition, la loi Climat et résilience prévoit de mettre en place un indicateur environnemental pour l’étiquetage des produits alimentaires, en plus du Nutri-Score. Avec toujours comme objectif de pouvoir donner des éléments importants aux consommateurs afin de les guider dans leur choix.