Voilà la vérité que l’asso laïque Salam (Soutenons, aidons, luttons, agissons, pour les migrants) exprime dans une de ses newsletters, vérité qui paraît évidente et qui, pourtant, est niée par les autorités. Claire Millot, responsable Salam à Grande-Synthe, nous a aidés à comprendre ce besoin vital d’aller en Angleterre. Notre Entraide de Dunkerque participe, modestement, au travail énorme que Salam accomplit.

L’espoir… quel espoir ?

Un jeune homme veut absolument traverser la mer vers l’Angleterre ? Il regarde le camp autour de lui : une véritable poubelle, sans point d’eau et sans toilettes. Son regard signifie : « C’est là que tu veux que je reste ? Combien de temps ? Avec quel espoir ? »

Nous croisons un groupe, tout trempé et équipé de gilets de sauvetage. Ils refusent les propositions de vêtements chauds et secs : inutile ! Ils repartent pour une nouvelle tentative…

Qui les pousse à ces extrémités ? Le désir d’Angleterre ?

C’est l’absence d’accueil en France, en Europe en général, ce sont les conditions inhumaines de non-accueil et de harcèlement policier qui poussent les gens au départ, qui poussent dans le dos des gens en quête d’une vie normale, d’un travail (même au noir) et d’un toit sur la tête au lieu d’une bâche ou d’une tente percée.

Inhumanité

Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il gèle, qu’il neige, tout se passe toujours de la même façon. Dès que les tentes deviennent trop nombreuses à un endroit, tout doit disparaître. Le procureur (les réquisitions), le préfet et le sous-préfet envoient la force publique pour réaliser des évacuations toutes les 48 h à Calais, un peu moins souvent sur le Dunkerquois. Ignorent-ils l’impossibilité de demander le statut de réfugié pour des gens déjà déboutés du droit d’asile en France, en Allemagne ou dans un pays scandinave ? Ils y seront renvoyés, si ce n’est dans leur pays d’origine, dès la première étape d’une demande de statut de réfugié. Certes, des bus offrent la possibilité d’une mise à l’abri provisoire et ceux qui acceptent d’y monter espèrent ne pas être emmenés trop loin du littoral, car l’objectif est toujours le même : l’Angleterre.

Persévérance malgré tout

Pourquoi l’Angleterre ? Chaque cas est différent des autres : langue anglaise qu’ils connaissent plus ou moins ; facilités du travail au noir ? Assurément, mais qui peut souhaiter, d’emblée, travailler au noir ? Désir de rejoindre des proches ? Il peut être impératif dans le cas de familles coupées en deux, par exemple par les aléas des traversées, il y a longtemps, ou tout récemment : la maman accouche en Angleterre à Noël, le papa tente passage sur passage pour la rejoindre, après être tombé dans l’eau le jour où elle a réussi à traverser. La présence d’un des parents d’un côté de l’eau et de l’autre côté d’un enfant, adulte, donc sans possibilité de rapprochement familial, réservé aux enfants mineurs, etc.

Non, ils ne renonceront pas à la recherche de la vie qui leur appartient !