La carte Avantage de la SNCF est détenue par 4,5 millions de personnes et permet, pour 49 euros par an, de bénéficier de tarifs réduits de 30 % et plafonnés. Mais ce plafond, applicable le week-end, sera revu à la hausse dès le 29 août. Lundi 17 juillet, la compagnie ferroviaire a annoncé que le plafond de 39 euros pour les trajets de moins de 1 heure 30 augmenterait de dix euros, de même que pour les trajets entre 1 heure 30 et 3 heures à 59 euros et ceux de plus de 3 heures à 79 euros initialement.

Le dispositif était jusqu’à présent sorti indemne de la dernière hausse de tarifs de la SNCF, comme le note BFM Business. Cette hausse est entrée en vigueur en janvier 2023, et les billets de grande ligne ont augmenté de 5 %. La nouvelle décision risque de faire des remous alors que les tarifs du train français sont déjà critiqués : un trajet sur la voie ferrée est parfois bien plus cher qu’un vol en avion pour une même distance. Et l’augmentation des prix du train devrait se poursuivre en 2024.

Une hausse des charges

Alors, pourquoi les tarifs de la SNCF s’envolent-ils ? De fait, l’entreprise doit faire face à une forte hausse de ses coûts, de plus de 13 % pour le TGV en 2023, en raison de l’inflation et du bond des prix de l’électricité. Selon L’Express, c’est l’augmentation des péages ferroviaires payés par la SNCF à SNCF Réseau qui est en cause.

Ce réseau souffre de l’inflation touchant les matières premières utilisées sur ses chantiers. La redevance fonctionne sur le même principe que le péage payé par un automobiliste pour entretenir une autoroute. Elle représente environ 40 % du prix d’un billet de train vendu par la SNCF.

Mais la taxe ferroviaire dont la SNCF doit s’acquitter est aussi la plus chère d’Europe. L’émission Sur le Front, diffusée sur France Télévisions, a ainsi indiqué que cette taxe s’élevait en France à 9 euros du kilomètre en moyenne pour les TGV, alors qu’elle ne s’élève qu’à 4 euros en moyenne en Allemagne. 

Des péages au tarif très élevé

Contrairement à d’autres pays d’Europe, le TGV n’est pas subventionné par l’État en France. Les dessertes qui ne sont pas rentables n’ont donc pas de compensation. La SNCF Réseau, de son côté, justifie le montant de la taxe par l’entretien régulier du réseau ferré français. Les péages d’infrastructures versés par les TGV représentent plus d’un tiers des ressources pour entretenir ces péages.

La SNCF n’a donc pas d’autre choix que de s’aligner. En 2024, elle devra dépenser 8 % de plus pour faire rouler ses TER sur le réseau ferroviaire national, et 7,6 % pour ses TGV et Intercités. En 2025, les prix devraient encore augmenter de 4 %. Le consommateur en verra les conséquences : selon le modèle économique de la SNCF, les coûts d’entretien des TGV doivent être couverts intégralement par les recettes commerciales, soit la vente de billets.