Deux nouveaux instituts de formation

L’institut de formation de la Fondation de la maison du Diaconat de Mulhouse est présent sur cinq sites en Alsace. Nous avons ouvert en septembre dernier, dans le cadre du plan Ségur, deux nouveaux lieux de formation à Altkirch et Saint-Louis. Le plan ambitionnait d’augmenter le nombre de formations aux métiers d’infirmiers et d’aides-soignants. Nous étions disposés à accompagner le dispositif en accroissant nos capacités d’accueil sur les sites existants et en ouvrant deux nouveaux instituts dans des territoires jusqu’alors dépourvus d’offres de formation.

Un partenariat avec les élus locaux

Le public qui se dirige vers la formation d’aide-soignant est un public très peu mobile, majoritairement des jeunes qui n’ont pas de véhicule, ou des mères de famille dont l’incapacité de se déplacer peut handicaper le projet professionnel. Grâce au conseil régional Grand Est, nous avons eu l’autorisation de doubler nos capacités de formation et d’ouvrir ces deux nouveaux sites. Nous avons travaillé en partenariat étroit avec les élus locaux, la maire de Saint-Louis et le président de la communauté de communes du Sundgau, qui nous ont trouvé des locaux.

Aujourd’hui nous disposons de quatre cent cinquante-cinq places pour la formation au métier d’aide-soignant dont une centaine à Altkirch et Saint-Louis, deux promotions par an, soixante au métier d’auxiliaire de puériculture et cent trente-cinq à celui d’accompagnant éducatif et social.

La voie de l’apprentissage Depuis plusieurs années, la Fondation a aussi développé l’apprentissage, un mode de formation valorisé par les mesures gouvernementales récentes. Il concerne les moins de trente ans et n’est pas soumis aux quotas. La formation est un peu plus longue mais a le mérite d’offrir une rémunération aux jeunes apprentis qui sont recrutés par un employeur. Ils acquièrent des connaissances et des compétences supplémentaires lors de leurs périodes d’immersion sur le terrain.

Une importante pénurie de personnel

Il manque énormément de professionnels ; les premières promotions d’effectifs augmentés vont sortir en juillet, on espère de nouvelles augmentations de quotas. On recense également un gros besoin de formation au métier d’infirmier. Dans toutes les structures, des lits d’hospitalisation sont fermés faute de professionnels. La pénurie est catastrophique dans notre secteur, et notre situation en zone frontalière nous dessert. Le personnel part vers la Suisse, notamment parce que les rémunérations y sont plus intéressantes. C’est pourquoi nous avons demandé l’autorisation de créer un Institut de formation en soins infirmiers pour alimenter le bassin de Saint-Louis – Mulhouse – Colmar, institut pour lequel nous sommes actuellement en attente d’une autorisation de la région.

Bien sûr, nous espérons une amélioration de la situation mais ce sera long, d’autant que de nombreux départs en retraite ont lieu chaque année. Nous remarquons aussi un problème en amont : malgré les modalités qui ont été déployées par l’État pour faciliter l’accès à la formation, dont la gratuité des frais d’inscription, nous n’avons pas autant d’inscriptions que nous le souhaiterions, sans doute à cause de la situation économique plus favorable : moins de gens sont au chômage, et peu sont attirés par les métiers de la santé.

Pierre Huin, directeur des instituts de formation de la Fondation de la maison du Diaconat de Mulhouse, propos recueillis par Brigitte Martin