Après Philippe Martinez à la CGT, c’est au tour de Laurent Berger d’annoncer son départ de la direction de la CFDT. Qui succédera à l’homme fort du syndicat, après onze ans de secrétariat général ? La CFDT a voté mercredi 21 juin : il s’agit de Marylise Léon, la numéro 2 du syndicat.
La passation, au Zénith de Paris, s’est faite dans la joie, avec une certaine unanimité des militants, selon Le Figaro. Marylise Léon était le bras droit de Laurent Berger et a rejoint les rangs de la CFDT il y a dix-huit ans. Âgée de 47 ans, elle est mère de deux enfants et revendique son engagement féministe. L’Internaute explique qu’elle étudie d’abord dans un lycée de la Sarthe, avant de poursuivre des études universitaires à Angers et à Créteil et d’en sortir bardée de diplômes en chimie et en biologie. Dans les années 2000, elle décroche son premier emploi dans une société d’autoroutes et se spécialise sur les questions de dépollution. Marylise Léon devient ensuite représentante du personnel dans une société de conseil qui comptait sept salariés.
Une syndicaliste « humaine » et appréciée
Elle est engagée en 2005 par la CFDT chimie-énergie. Deux ans après l’accident dramatique de l’usine AZF à Toulouse, sa mission est d’aider les militants à contribuer à la prévention des risques au travail. Les employés peuvent par exemple vérifier que leurs conditions de travail sont conformes aux contrats qu’ils ont signés.
Au sein de la CFDT, Marylise Léon gravit les échelons. Elle devient secrétaire nationale confédérale en 2014 et se concentre alors sur le développement durable ou encore sur le dialogue social dans les entreprises. Elle accède ensuite au poste de secrétaire générale adjointe en 2018, aux côtés de Laurent Berger.
La nomination de Marylise Léon constitue un choix de la continuité pour la CFDT. Dans un entretien au Monde, Laurent Berger souligne sa fine « compréhension du monde du travail » et l’énergie qu’elle a déployée « lors des négociations sur l’assurance chômage ». Il souligne aussi qu’elle est très préoccupée par les enjeux de transition écologique et qu’elle est appréciée au sein du syndicat, car elle est considérée comme « proche des gens, humaine ».
Trouver sa marque face à Sophie Binet
Si Marylise Léon fait le bonheur des militants, elle a cependant plusieurs défis de taille à relever. Elle devra notamment préparer l’après réforme des retraites, après avoir été chargée du dossier de l’intersyndicale.
Marylise Léon doit également imprimer sa marque face à la charismatique Sophie Binet, élue à la tête de la CGT en mars 2023. D’autant qu’elle succède à une figure forte du syndicalisme : Laurent Berger quitte la CFDT avec une hausse du nombre d’adhérents par rapport à 2021, et une bonne cote de popularité.
Dès sa prise de parole, au Zénith de Paris, Marylise Léon n’a pas manqué d’aborder les sujets qui lui tiennent à cœur comme les questions de discrimination. Elle a promis de combattre les inégalités de salaires entre hommes et femmes, et pourrait donc insuffler un vent de féminisme dans la première organisation syndicale de France.