Créer la surprise, c’est l’objectif de Nikki Haley, seule candidate encore en lice face à l’imposant Donald Trump lors des primaires républicaines en vue de l’élection américaine. Celle qui a été nommée en 2017 ambassadrice aux Nations unies par Donald Trump semble être l’unique obstacle entre l’ancien président et l’investiture républicaine depuis le désistement et le ralliement de Ron DeSantis. Arrivée en troisième position lors du caucus de l’Iowa le 15 janvier, Nikki Haley espère pouvoir se positionner comme une alternative plus classique et plus crédible que Donald Trump. La primaire du New Hampshire, ce mardi 23 janvier, serait ainsi sa dernière véritable chance de s’imposer face à l’ex-président que tous les spécialistes voient gagnant. Mais qui est réellement Nikki Haley et que propose-t-elle ?
Un argumentaire conservateur très classique
Ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley souhaite s’imposer grâce à un argumentaire conservateur classique, comme l’expliquent nos confrères de 20 Minutes. Elle considère l’État endetté, porté par des impôts trop lourds, avec un système d’immigration beaucoup trop laxiste. Pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail, elle souhaite instaurer un relèvement de l’âge de la retraite dans le but de sauver de la faillite les systèmes de sécurité sociale et d’assurance-maladie. Si Donald Trump l’accuse d’être “mondialiste” et de vouloir “saigner la Sécurité sociale, augmenter les impôts” ou encore “ouvrir les frontières”, leurs programmes sont assez similaires. Seul sujet de discorde : l’Ukraine. Nikki Haley souhaite continuer à soutenir l’Ukraine, alors que l’ancien président désire jouer les médiateurs entre les deux pays.
Un discours modéré sur l’avortement
Hostile aux syndicats, aux impôts, au mariage homosexuel ainsi qu’à l’accueil des réfugiés syriens dans son État, elle s’est récemment déclarée favorable à un “consensus national” sur le droit à l’IVG, même si elle se définit avant tout comme “pro-life”, afin de prohiber “les avortements tardifs”, mais aussi pour s’opposer aux peines de prison en cas d’avortement dans les États qui l’interdisent.
“La loi, la famille et le pays”
Comme le précise Les Échos qui cite ses propos, Nikki Haley a grandi dans “une petite ville – 2 500 personnes, 2 feux rouges – et tout le monde devrait grandir de cette façon”. Née de parents ayant émigré d’Inde aux États-Unis dans les années 1960, elle a grandi en Caroline du Sud, où tout tournait autour de “la foi, la famille et le pays”. Elle n’hésite pas à faire souvent appel à cette fibre patriotique au travers de son mari, qui a combattu en Afghanistan et qui sert en ce moment à Djibouti avec la Garde nationale.
Une approche plus sincère
Si Donald Trump n’hésite pas à attaquer celle qu’il avait placée au poste d’ambassadrice aux Nations unies en la qualifiant par exemple de “cervelle d’oiseau”, Nikki Haley est appréciée pour son approche sincère. Elle utilise parfois le principe d’autocritique, en rappelant par exemple les erreurs des républicains, qui ont largement participé au creusement de la dette et perdu “sept des huit dernières élections en nombre de voix”. Elle appelle aussi au renouveau, avec “une nouvelle génération au pouvoir” et défend une limitation du nombre de mandats des élus tout en souhaitant la mise en place de compétence cognitive pour les plus âgés. Une allusion non dissimulée à l’âge de Donald Trump et Joe Biden.