Elle est surnommée la « Dame de pique de Jean-Luc Mélenchon » par l’émission Complément d’enquête, diffusée sur France 2 le 5 octobre 2023. Sophia Chikirou est députée dans la 6e circonscription de Paris, sous la bannière de La France insoumise (LFI), mais elle est aussi une des proches du leader du parti Jean-Luc Mélenchon.

Selon les informations du Monde, la députée devrait bientôt être entendue par la justice, en vue d’une éventuelle mise en examen pour « escroquerie aggravée ». Il lui est principalement reproché d’avoir surfacturé des prestations par le biais de sa société Mediascop. Lors de la présidentielle de 2017, cette agence de communication a effectué 1, 2 millions d’euros de prestations pour le candidat Jean-Luc Mélenchon, soit 11% du budget de la campagne. Selon une expertise judiciaire consultée par Le Monde, Sophia Chikirou se serait versé à elle-même la quasi-totalité des bénéfices de la campagne de 2017 en primes et dividendes.

Un début de parcours chaotique

Malgré sa convocation en justice, déjà reportée d’un an en raison de problèmes d’agenda, la politicienne ne s’est pas mise en retrait de ses activités politiques. Le 26 juin 2023, elle a annoncé son futur rôle de coordinatrice des groupes d’action LFI parisiens pour les élections municipales de 2026.

Dans ce contexte, Le Parisien explique que l’émission Complément d’enquête s’est penchée sur le parcours et la personnalité de Sophia Chikirou, et en dresse un portrait peu flatteur. La jeune femme arrive à Paris au début des années 2000 et s’engage auprès du député-maire PS du XXe arrondissement. Elle prend ensuite ses distances avec le parti et se rapproche un temps du candidat UMP du XXe arrondissement, avant d’adhérer au Parti de gauche, fondé par Jean-Luc Mélenchon.

D’abord attachée de presse du leader de gauche, Sophia Chikirou devient la directrice de communication de sa campagne aux présidentielles 2017, par le biais de l’agence Mediascop. À l’époque, plusieurs journalistes dénoncent déjà un « conflit d’intérêt ». L’enquête de France 2 met en avant un rapport d’experts judiciaires qui montre l’explosion du taux de rentabilité de la société en 2017.

Un statut d’intouchable ?

Le création du Média est aussi évoquée : Sophia Chikirou fonde cette webtélé collaborative, orientée à gauche. Pendant ses six mois à la tête du Média, son management est décrit comme « brutal » voire « toxique » par les journalistes qu’elle supervise. L’une des séquences de France 2 retranscrit ainsi une discussion par messagerie dans laquelle la communicante utilise une insulte homophobe, à l’encontre de membres de la rédaction.

Outre son soutien controversé au député Adrien Quatennens, mis en cause dans une affaire de violences conjugales, Sophia Chikirou serait mal vue par une grande partie des insoumis. L’enquête de France 2 évoque la relation amoureuse entre la députée et Jean-Luc Mélenchon, qui lui donnerait un statut d’« intouchable ». Les insoumis ne seraient pas libres d’émettre des critiques à son égard, à moins de risquer « l’exclusion ».