Lors d’une longue interview-débat, Emmanuel Macron a répondu aux questions de Français et de personnalités issues de la société civile pendant trois heures, mardi 13 mai. De nombreuses thématiques ont été abordées, en France comme à l’international. Le président a notamment annoncé qu’il pourrait « organiser une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums en même temps, dans les mois qui viennent », a rapporté Le Figaro. Ces questions porteront sur « des grandes réformes économiques, éducatives ou sociales », voire « institutionnelles », a-t-il précisé. Seul le sujet de l’immigration ne sera pas soumis à référendum.

Parmi les questions de société figure la fin de vie, dont la proposition de loi est débattue à l’Assemblée nationale depuis le 12 mai. En cas « d’enlisement » parlementaire, Emmanuel Macron a assuré que « le référendum peut être une voie pour débloquer […] Je ne le ferai que si c’était bloqué ». Une proposition de loi visant à interdire le port du voile dans les compétitions et dans certaines infrastructures est en préparation. Il souhaite que la charte olympique, qui interdit le port de signe religieux en compétition, soit appliquée dans les compétitions. Pour la pratique quotidienne du sport, « c’est aux fédérations de trancher », a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron candidat en 2032 ?

Au niveau économique, Emmanuel Macron a dit vouloir organiser une « conférence sociale » pour revoir le mode de financement du modèle social français qui, selon lui, « repose beaucoup trop sur le travail ». Il a aussi rejeté un alourdissement de la taxation des héritages des Français. La réforme des retraites, l’un des projets emblématiques des quinquennats d’Emmanuel Macron, qui a divisé les Français, ne sera pas soumise à un référendum. Le chef de l’État a défendu le texte et a affirmé que « le pays en a besoin » pour « sauver notre système par répartition ». Il souhaite attendre la fin du conclave sur les retraites.

Toujours dans la thématique de l’emploi, il a dit ne pas vouloir nationaliser ArcelorMittal, qui va supprimer 600 emplois en France. « Nationaliser une entreprise qui n’arrive pas à s’installer sur un marché, ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent de nos compatriotes », a-t-il expliqué. Toutefois, il a promis qu’il voulait « sauver » les sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer grâce à une politique européenne, a indiqué BFM TV. Enfin, Emmanuel Macron est resté flou sur une possible candidature en 2032, disant « n’avoir pas encore réfléchi ». « Je pense chaque jour à une seule chose à notre pays, avoir le moins de reproche possible, je me battrai jusqu’au bout », a-t-il assuré.

La situation à Gaza est « une honte » pour le président

À l’international, la guerre en Ukraine a été au cœur de nombreuses questions. Alors que l’Europe a proposé un cessez-le-feu de 30 jours à la Russie, le président a prévenu que, face au refus probable du Kremlin, l’Europe prendrait de nouvelles sanctions contre la Russie. Emmanuel Macron a rappelé qu’il n’existait pas en France de cadre légal pour saisir les avoirs russes gelés. Il a assuré que les alliés européens et lui-même ne souhaitaient « pas déclencher une troisième guerre mondiale ». Autre actualité brûlante depuis l’élection de Donald Trump, la hausse des droits de douane pour les produits importés aux États-Unis. « On se battra jusqu’au bout », a assuré le président de la République, alors que les droits de douane ont été suspendus pour l’instant mais menacent notamment le cognac français.

Concernant la guerre à Gaza, le président a fustigé la stratégie militaire israélienne. « Ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benjamin Netanyahu est inacceptable […] C’est une honte », a-t-il jugé, avant de décrire la situation dans l’enclave palestinienne comme étant un « drame ». Il n’a toutefois pas employé le mot de génocide. « Ce n’est pas à un responsable politique d’employer ces termes », a-t-il argumenté, avant d’appeler à la fin du blocus humanitaire.