Dans ce monde si dur qui intensifie notre solitude, notre désarroi, nos difficultés de vivre, nous avons, chacun selon notre charisme, la responsabilité de veiller à la manière dont nous vivons nos relations les uns aux autres. Comment construire ou revisiter une relation mal partie ?
Comment veiller aux plus souffrants, être à l’écoute des liens affectifs, spirituels qui fondent la relation à soi et aux autres, sans laquelle « nous mourions tous comme des imbéciles » disait déjà Luther ? Et nous ne trouverions jamais le plaisir d’échanger, le risque de s’écouter et le goût de vivre. Malgré tout.
Rencontrer
C’est pourquoi les visites auprès de ceux qui traversent une épreuve constituent un service précieux, l’un parmi d’autres, qui peuvent, avec l’aide de Celui qui nous aime et nous « souffle », témoigner d’une présence et d’une parole qui nous restaure, nous tient debout, éveillé, vivant malgré les atteintes de la souffrance et les longs jours à traverser.
Ce vis-à-vis humain dans la nudité d’une chambre d’hôpital ou à domicile peut devenir une invitation à lâcher prise, à descendre en soi et à trouver peu à peu au fond de soi la vérité qui parle… de la vie, de la mort, de la séparation, de sa relation à soi, aux autres et parfois à Dieu.
Écouter
C’est être à l’écoute de ce que l’autre a vécu, et qu’il vit, et lui laisser la liberté d’accueillir la présence d’un autre. Nous n’avons pas la réponse à ses questions, nous n’avons pas de savoir.
Écouter, c’est donner de son temps, c’est même accomplir le temps, vivre l’essentiel, vivre de l’essentiel qui nous libère du temps ordinaire qu’on épargne ou qu’on dilapide. Écouter c’est savoir surtout se taire. C’est un temps, un rendez-vous qui touche au mystère du don et de la grâce. Écouter, c’est parfois entendre un refus de parler, une méfiance, un rejet de ce que l’on peut représenter. Cela ne s’adresse pas seulement à nous, mais il faut l’entendre.
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C’est communier en esprit pour cette rencontre, cette solidarité d’humain à humain, […]