Le tabac, la sédentarité, le stress ou la contraception influent sur le risque de déclencher une maladie cardiovasculaire. Les femmes de moins de 35 ans, dont le mode de vie a évolué, ne sont pas épargnées, indique 20 Minutes. “Les problèmes cardiovasculaires (AVC, infarctus du myocarde, hypertension…) sont en augmentation chez les femmes jeunes”, confirme la cardiologue Catherine Monpère, installée en Indre-et-Loire. Pourtant, les femmes jeunes sont les moins bien informées sur les risques qu’elles encourent, assurent les cardiologues.

Lors d’une conférence de presse de la Fédération française de cardiologie (FFC), jeudi 13 avril, Catherine Monpère a précisé : “Les facteurs de risque que sont le tabac et la sédentarité font perdre aux femmes la protection dont elles bénéficient naturellement jusqu’à la ménopause grâce aux œstrogènes”. Un fait connu des précédentes générations désormais ignoré par les plus jeunes. Les résultats d’une enquête IFOP sur les facteurs de risques cardiovasculaire, parue en janvier dernier, confirment la dégradation de leurs connaissances en matière de santé.

Les femmes fument plus

Seuls 16 % des moins de 35 ans citent le tabac qui est pourtant l’un des principaux facteurs de risque, notamment pour les femmes. “À consommation égale de cigarettes, les risques cardiovasculaires sont 25 % plus élevés pour elles”, souligne Catherine Monpère. Pour autant, leur consommation de tabac quotidienne ne baisse pas. Elle augmente même, selon Santé publique France. En décembre, l’agence nationale évoquait une hausse en 2021 de plus de deux points en deux ans (à 23 % contre 20,7 % en 2019).

Les femmes de moins de 35 ans ont également tendance à ne pas avoir conscience de l’impact de la sédentarité et du manque d’activité physique sur leur santé. Si elles peuvent agir sur certains facteurs de risque, leur latitude est moindre dans le domaine de la contraception. Pourtant, dans ce domaine aussi une meilleure information pourrait changer les choses. Certaines “utilisent une contraception avec œstrogène alors qu’elles présentent une contre-indication (tabac, surpoids, diabète, migraines) qui les fragilise. Il n’est pas acceptable de mourir à cause d’une contraception contre-indiquée”, commente Claire Mounier-Vehier, cardiologue et co-fondatrice de l’association Agir pour le Cœur des Femmes.

Bien suivre la grossesse

Les spécialistes insistent également sur la nécessité de bien suivre la grossesse et le post-partum. Le risque est majoré pendant la grossesse, or “seulement 25 % des femmes en ont conscience”, précise l’étude de la Fédération française de cardiologie.

D’autres pathologies, comme le syndrome des ovaires polykystiques ou l’endométriose sont des facteurs de risque. “À cause de la sur-stimulation ovarienne, les femmes ayant eu recours à la procréation médicalement assistée (PMA) sont également plus vulnérables”, ajoute Stéphane Manzo-Silberman, cardiologue à la Pitié-Salpêtrière.

200 décès quotidiens

Mieux informer les jeunes femmes et les Français en général est un enjeu de taille. En effet, la France enregistre chaque jour 200 décès (et 76 000 par an), liés aux maladies cardiovasculaires, qui restent la première cause de mortalité chez les femmes. Pourtant, “dans 8 cas sur 10, l’entrée dans la maladie peut être évitée grâce à la prévention”, assure rappelle Agir pour le Cœur des Femmes.

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