La motion de censure, déposée mardi dernier par les insoumis, les communistes et les écologistes après le discours de politique générale du Premier ministre, a été largement rejetée ce jeudi soir comme le révèle franceinfo. Ce texte n’a obtenu que 131 voix, bien en deçà des 289 nécessaires pour renverser le gouvernement. Désireux de rester à Matignon au moins quelques mois, le centriste François Bayrou a dû faire des concessions. Après un discours de politique générale perçu comme flou et décevant par les socialistes, malgré des jours de négociations avec Bercy, Bayrou a offert des garanties pour apaiser leurs inquiétudes.

Dans un courrier prévu aux députés du PS, le Premier ministre a répondu favorablement à plusieurs de leurs demandes, notamment l’abandon de l’allongement du délai de carence d’un à trois jours en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires. Il a également confirmé la renonciation à la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale. Dans cette lettre, il réitère, comme il l’avait déjà affirmé devant les sénateurs mercredi, que le Parlement « aura le dernier mot » en cas d’accord partiel des syndicats réunis lors d’un conclave de trois mois sur la réforme des retraites. .

Le RN et les socialistes restent en embuscade

Autant de concessions pour le parti d’Olivier Faure, qui, après un bureau interne, a décidé de ne pas censurer François Bayrou. Cependant, il n’est pas question de lui accorder un blanc-seing. Un vote de censure des députés PS reste « possible à tout moment » , a averti le premier secrétaire du PS depuis la tribune ce jeudi. Que l’accord sur la réforme des retraites entre les partenaires sociaux soit total, partiel ou même absent, Olivier Faure exige un vote du Parlement sur le texte. Ce positionnement des socialistes crée des divisions au sein du NFP et les isolent dans la gauche au Parlement. Cela représente une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui va tenter d’attirer le soutien du PS dans les discussions.

Le Rassemblement national, qui n’a jusqu’à présent que peu dialogué avec François Bayrou, n’a pas non plus soutenu la motion de censure. Néanmoins, ses voix devront s’ajouter à celles de la gauche pour faire tomber le Premier ministre, comme cela s’était produit en décembre dernier avec Michel Barnier. Sébastien Chenu a déclaré : « Nous n’attendons rien de vos politiques, mais nous vous jugerons sur vos actes » , suggérant ainsi un soutien possible à une future motion de censure dans les mois à venir. Le prochain grand défi pour François Bayrou sera le vote du budget de l’État, prévu dans les semaines à venir à l’Assemblée. Le Premier ministre pourrait être contraint d’utiliser l’article 49.3, ce qui offrirait aux oppositions une nouvelle opportunité de tenter de le renverser.

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