Dans une étude publiée mardi 2 décembre, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir alerte sur le système « sous tension » de l’assurance habitation. Elle rappelle que les événements climatiques ont coûté 5 milliards d’euros aux assureurs français en 2024 et que les sinistres, de plus en plus fréquents, fragilisent les consommateurs qui subissent la hausse des primes mais aussi une réduction de leurs garanties. Le régime des catastrophes naturelles (CatNat), créé en 1982, assure près de 98% des résidences principales en France et la hausse de la surprime CatNat a augmenté de 12% à 20% en 2025, soit environ 25 à 40 euros par an par ménage. Environ 3% des logements ne sont pas couverts par le dispositif CatNat. Cela concerne principalement des logements précaires, des habitations informelles, des résidences secondaires ou des ménages en situation d’exclusion sociale. « Les propriétaires occupants n’ont pas d’obligation légale de souscrire une assurance habitation, ce qui peut également contribuer à cette part de logements non couverts », précise l’UFC-Que Choisir.

Par ailleurs, l’étude souligne qu’une « large part des aléas climatiques du quotidien (tempêtes, grêle, neige, dégâts des eaux) n’entre pas dans CatNat et pèse directement sur la multirisque habitation (MHR), alimentant les hausses de cotisations ». Cette prime peut aller du simple au double pour un propriétaire selon le lieu d’habitation. La prime moyenne des contrats MHR a augmenté de 7,2% par rapport à 2023 et a atteint 299 euros.

Vers une réforme du système de l’assurance habitation ?

L’UFC-Que Choisir indique que certains territoires risquent l’inassurabilité en raison de contrats plus chers, de garanties amoindries et de refus ciblés alors que les effets des aléas sur les habitats sont de plus en plus importants. Entre 2020 et 2023, les sinistres climatiques ont coûté environ 6 milliards d’euros par an, soit 20% de plus que les prévisions initiales. Le coût des sécheresses devrait tripler d’ici à 2050 pour atteindre 43 milliards d’euros et la facture totale, qui inclut tous les sinistres, devrait doubler d’ici à 2050 pour atteindre 143 milliards d’euros.

Selon l’UFC-Que Choisir, le régime de la CatNat est déficitaire car les indemnisations versées pour catastrophes naturelles dépassent régulièrement les surprimes collectées. « Cette situation déficitaire chronique menace la pérennité du système, et par conséquence la capacité des consommateurs à être indemnisés sur la base de la solidarité nationale pour les dégâts climatiques les plus importants », alerte l’étude. L’association de consommateurs demande une réforme du système de l’assurance habitation avec une obligation pour les assureurs de proposer une assurance habitation à tous les ménages, quel que soit le lieu d’habitation. Elle demande aussi une fiche d’information pour comparer facilement les offres d’assurance habitation, la publication par les assureurs de leur taux de redistribution en assurance habitation, un raccourcissement des délais d’indemnisation et une normalisation des expertises après sinistre. Enfin, l’association souhaite une information systématique sur les risques climatiques et naturels transmise à tous les acquéreurs et aux locataires.