Porte à porte, charge utile, liberté des horaires … Pour Yves Buchsenschutz, hors très petites et très longues distances, si l’on compare les différents moyens de transport à disposition, c’est la voiture qui remporte la palme. Plus que des défauts intrinsèques, ce sont, selon lui, sa pertinence et son succès qui engendrent les graves problèmes de pollution, d’émissions et d’espace qui pourraient peut-être se résoudre par son adaptation plutôt que son élimination.

L’homme est le centre du monde parce qu’il est physiologiquement construit ainsi et qu’il perçoit le monde par ses sens : la vue, l’odorat, le toucher, le goût et l’ouïe. Pire, chaque homme est le centre du monde puisqu’il ne le perçoit que par ses propres sens ou par ouï-dire. La mobilité a par ailleurs démultiplié ses facultés de connaissance et d’information. L’automobile, meilleur outil de la mobilité, a démultiplié la puissance de ses sens et par conséquent, sa liberté. Faut-il la tuer ou l’adapter ?

L’homme encapsulé

À ce sujet il est intéressant de noter que l’homme ne perçoit le monde que comme une sorte de capsule ou de sphère accessible à ses sens et qu’en conséquence, il est comme à l’intérieur d’un univers clos et intangible, presque immuable. L’homme pense régulièrement qu’il va changer le monde mais n’en a pas vraiment le pouvoir (ou alors, très rarement) et comme il ne peut ni se changer, ni changer l’univers, il est contraint de gérer sa relation à ce dernier le moins mal possible. Être heureux, c’est quelque part trouver un moyen d’être satisfait de la manière dont on a établi sa relation au monde qui nous sert de bulle de vie. Plus récemment, la photographie, le film et plus particulièrement le reportage, mais aussi la télévision ou YouTube ont développé de nouveaux amplificateurs de la vue ou de l’ouïe mais cela ne résout pas tout.

Au fil du temps, l’homme a tout de même trouvé quelques moyens d’élargir un peu son univers perceptible. […]