Pourquoi tant de candidatures et pour quelle stratégie ? Grandement investi dans la course aux municipales de 2026, le Rassemblement National (RN) a mis en place un plan pour avoir le plus de maires possible et surfer sur l’élan des sondages donnant de bons résultats nationaux au parti d’extrême droite. Une manière de s’assurer une dynamique pour les prochaines élections présidentielles de 2027 mais également pour les sénatoriales, ces dernières étant en partie élues par des délégués choisis par les conseillers municipaux. Ils espèrent par exemple obtenir les sept sénateurs qui leur permettraient de peser davantage pour les examens de loi au Sénat, rapporte BFMTV. À rebours des dernières législatives de 2024, le RN a indiqué être plus scrupuleux sur les candidatures.

Une élection tremplin pour la présidentielle ?

En effet, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le parti de la flamme avait investi des candidats épinglés pour des propos complotistes, racistes et sexistes. L’un d’entre eux, Ludivine Daoudi, avait notamment été photographiée avec une casquette nazie. « On a refusé beaucoup de candidats et beaucoup de prétendants parce que l’on veut vraiment avoir des gens qui ont des compétences s’ils gagnent les collectivités pour lesquelles ils se présentent », rapporte le directeur de campagne Julien Sanchez.

D’après ce dernier, « c’est une élection qui s’inscrit dans un contexte où nous sommes en pleine ascension », rapporte ce dernier en faisant allusion aux sondages favorables à Jordan Bardella pour la présidentielle. Pour se donner le plus de chances possibles, le parti de Marine Le Pen a indiqué envoyer 700 candidats dans la course aux mairies. Une quarantaine viennent du parti d’Eric Ciotti, l’UDR. Laure Lavalette, la députée et ancienne porte-parole de Marine Le Pen, sera investie à Toulon, Alexandra Masson à Menton, Franck Allisio à Marseille.

Quelles sont les villes qui risquent de basculer

D’après Philippe Olivier, conseiller et beau-frère de Marine Le Pen : « On s’adresse à tout le monde. On veut essayer d’être dans un maximum d’endroits et même les grandes villes qui ne sont a priori pas favorables on va y aller ». Mais alors, quelles sont les villes qui risquent de passer à l’extrême droite ? Le média Basta, avec StreetPress, a réalisé une cartographie des villes où « les reports de voix vers les candidats du second tour y sont plus défavorables à la gauche qu’à l’extrême droite », rapporte Alessio Motta, chercheur en sciences sociales. Du côté des villes gérées actuellement par la gauche, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Carpentras (Vaucluse), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), ou Romorantin (Loir-et-Cher), apparaissent vulnérables.

En revanche, certaines affaires pourraient également nuire au RN dans leur course aux municipales comme à Perpignan, plus grande ville gérée par le parti d’extrême droite. En effet, le maire Louis Aliot a été condamné en première instance à trois ans d’inéligibilité et dix-huit mois de prison, dont six ferme, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires du RN.