“Être un réfugié, c’est l’enfer, nous ne voulons pas rester dans ces camps, rentrons à la maison”, a déclaré Sayed Ullah, un des dirigeants de la communauté rohingya, cité par RFI. Le 19 juin, des milliers de Rohingyas ont manifesté au Bangladesh pour réclamer leur retour en Birmanie. “Plus de 10 000 Rohingyas ont pris part au rassemblement dans les camps sous ma juridiction”, a précisé à l’AFP, citée par Le Figaro, Naimul Haquel. Ce responsable de la police fait référence au plus grand camp de réfugiés du monde, Kutupalong.
“Le monde doit garder à l’esprit cette crise”
Pour rappel, plus de 750 000 Rohingyas ont abandonné la région de l’Arakan (Birmanie) en 2017, fuyant, selon les termes de l’ONU, “un génocide” perpétré par l’armée birmane à leur encontre. Les membres de cette minorité musulmane aujourd’hui apatride se sont réfugiés au Bangladesh voisin, où déjà 100 000 d’entre eux s’étaient installés pour échapper aux violences des militaires birmans. Au mois de mars dernier, les États-Unis ont aussi déclaré (pour la première fois) que des Rohingyas avaient été victimes d’un “génocide”.
“Je veux mes droits. Je veux rentrer chez moi, où je peux étudier et penser à mon avenir”, a témoigné auprès de l’AFP Mohammad Haris. “Le monde doit garder à l’esprit cette crise à laquelle les réfugiés rohingyas et leurs hôtes sont confrontés depuis cinq ans. La vie des réfugiés dépend de la façon dont la communauté internationale répondra à leurs besoins”, déclarait fin mai Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Et d’ajouter : “Le gouvernement du Bangladesh, qui assure la direction des efforts d’assistance à près d’un million de réfugiés, constitue un partenaire prioritaire pour le HCR, mais un soutien international continu est crucial pour fournir une aide vitale et restaurer l’espoir d’un avenir meilleur.”