Comment évaluer alors le bon, voire le meilleur pour chacune et chacun mais aussi pour l’humain en général et la société dans laquelle on vit ? Et donc comment faire loi ?

Si les critères du débat éthique reposent sur des valeurs qui se voudraient universelles (les principes de bienfaisance, équité, proportionnalité, respect de la dignité et de l’autonomie), leur interprétation connait de larges variations selon la société ou l’époque. Le débat éthique évolue donc dans le temps, poussé par l’avancée technologique et l’évolution des sociétés. Une loi n’est pas éthique, mais elle peut être un moindre mal, voire être bonne ; cependant, elle peut faire surgir de nouveaux questionnements ou problèmes, c’est la raison pour laquelle la loi de bioéthique doit être réévaluée régulièrement, comme d’ailleurs toute action décidée au détour d’un débat éthique : le résultat est- il conforme à l’intention du départ ?

Le deuxième écueil de la loi est de dire le permis et l’interdit, plus que ce qu’il faut faire dans une situation donnée qui est, elle, toujours singulière. La loi reste un cadre qui délimite une certaine liberté d’agir en conscience, au terme d’une nouvelle réflexion éthique en situation. Et la loi peut, de surcroit, faire surgir de nouvelles singularités …

Je prendrai quelques exemples autour de la PMA.

Les lois Neuwirth (adoptée en 1967, autorisant la prescription de contraceptifs) et Veil (votée de haute lutte en janvier 1975, dépénalisant l’interruption de grossesse) ont réduit les décès et complications des avortements clandestins pour les femmes n’ayant pas les moyens de se rendre à l’étranger et favorisé les maternités désirées. Les critères éthiques s’adressaient prioritairement à la femme mais […]