Par les temps caniculaires qui courent en France, les logements qui gardent trop la chaleur sont au cœur des préoccupations. Une proposition de loi visant les habitations définies comme des passoires thermiques ou, plus récemment, comme des « bouilloires thermiques », va être déposée par des députés issus de sept groupes politiques différents au cours de cet été 2025. Elle fait suite à la publication du rapport « Chaud dedans ! L’urgence d’adapter les logements bouilloires aux canicules », publié le 26 juin par la Fondation pour le logement des défavorisés, ex-Fondation Abbé Pierre.
« Une urgence autant sanitaire que sociale et écologique »
Cet organisme retient que le problème des logements « bouilloires » ne relève aucunement d’une question d’inconfort, la température dans certains logements pouvant monter jusqu’à 30 °C, notamment à l’occasion de la période de fortes chaleurs qu’a traversé la France dans les jours précédant la publication du rapport, et qui devrait être loin de son terme. « Depuis trois ans maintenant, la Fondation pour le Logement des Défavorisés alerte sur le phénomène des logements bouilloires et de la précarité énergétique d’été, une urgence autant sanitaire que sociale et écologique », est-il ainsi détaillé dans le rapport. Les logements les plus invivables en cas de canicule pourraient être considérés comme non conformes à la location d’ici 2030 si rien n’est fait pour y remédier.
Déjà en 2024, le syndicat Ignes exposait dans une analyse de l’indicateur « confort d’été » Diagnostic de performance énergétique (DPE) que seul un logement sur dix se révélait être suffisamment adapté selon les critères dudit indicateur. La proposition de loi transpartisane aurait donc également vocation à permettre un affinement du DPE et de ses conditions retenues, afin de mieux identifier quels sont les logements qualifiables de « bouilloires thermiques ». À noter que même des logements performants peuvent ne pas disposer des éléments nécessaires pour leur garantir un bon confort en période estivale. L’étude d’Ignes avançait ainsi que « 31 % de logements classés A sont jugés ‘insuffisants’ au regard du confort d’été, et seulement 10 % atteignent le niveau ‘bon’ ».