Les Républicains traversent depuis plusieurs mois une période de fortes divisions internes. La formation des gouvernements de Sébastien Lecornu a une nouvelle fois attisé les tensions entre ceux prêts à y participer et ceux qui s’y opposent avec vigueur. La question d’une alliance avec le socle commun est loin d’éteindre le débat, et l’idée d’une union des droites reste très discutée au sein du parti. Ce jeudi 6 novembre, invité de la nouvelle émission de BFMTV En campagne, Bruno Retailleau, président des Républicains, a insisté : « Je n’ai cessé de dire que je ne crois pas dans l’union des droites ».

« La clarification s’est faite en conditions réelles, sans contestation possible. Il y a un an, si j’avais été à ma place, Éric Ciotti, alors président des Républicains, a rejoint le camp adverse en s’alliant à Marine Le Pen. Beaucoup l’ont suivi ? Pas vraiment », a-t-il expliqué à Bry-sur-Marne, lors de son tour des fédérations LR à travers la France. Il a ajouté : « Marine Le Pen le dit elle-même, elle n’est pas droite, d’ailleurs elle est socialiste », soulignant au passage les votes de taxes adoptés par les députés du Rassemblement national à l’Assemblée. Bien qu’il ne croie pas à une fusion politique des différentes droites, il entend néanmoins tendre la main aux électeurs qui choisissent ces partis.

Xavier Bertrand veut combattre « les deux extrêmes »

« Je crois, et je l’assume totalement, je veux parler aux électeurs du Rassemblement national, parce que ce sont nos anciens électeurs […] Je veux parler aussi bien à des électeurs macronistes déçus par le président de la République qu’à des électeurs du Rassemblement national », a conclu l’ancien ministre de l’Intérieur. De son côté, jeudi matin sur BFMTV, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a indiqué qu’il avait sollicité Bruno Retailleau afin qu’il clarifie sa position sur la question de l’union des droites.

« J’aimerais savoir où en sont Les Républicains. J’ai demandé à ce que Bruno Retailleau nous précise si chez LR on est capable de dire ‘ni LFI et ni RN’, parce qu’il y en a beaucoup chez LR qui savent dire ‘ni LFI, ni LFI’ », a déclaré Xavier Bertrand. Selon lui, il est essentiel de lutter contre « les deux extrêmes »« Ils ont une logique du bouc émissaire : chez LFI ce sont les riches, et au RN ce sont les musulmans, avec un amalgame nauséabond. Avant même de savoir qui représentera LR, il faut d’abord déterminer quelle est la ligne politique du parti », a-t-il martelé.