Ils dénoncent une « asphyxie économique ». Lundi 27 octobre, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a fustigé dans un communiqué le budget de la Sécurité sociale prévu dans son projet de loi de financement 2026 (PLFSS) présenté par le gouvernement, au moment où les débats s’ouvraient sur la question à l’Assemblée nationale, rapporte Le Figaro, qui cite l’AFP. Quelques jours plus tôt, ce sont les discussions autour du projet de loi de finances (PLF) qui ont été ouvertes, dont ont découlé des débats houleux.
Le PLFSS, qui inclut également la réforme des retraites, s’est donc vu critiquer par une partie du corps médical, et plus particulièrement les médecins libéraux du secteur 2, à qui la CSMF accuse l’État de vouloir porter « un coup violent » en prévoyant la surcotisation des dépassements d’honoraires, « indispensables à la survie de leur exercice ». Pour le syndicat, il s’agit d’« une attaque frontale contre la médecine libérale », dont les députés devront « porter la responsabilité » dans le cas où le texte venait à être adopté tel quel.
Des grèves sont attendues courant janvier de la part de médecins spécialisés, tels que des obstétriciens, des chirurgiens et des anesthésistes. L’Union des chirurgiens de France a même informé d’une « Opération Bruxelles » du 11 au 14 janvier 2026 afin de se rendre quelques jours en Belgique pour éviter toute possibilité d’être réquisitionnés, rapporte le média belge Le Spécialiste.
Un coup porté à la profession
« Ils porteront la responsabilité historique d’avoir tourné la page de la médecine de ville telle que nous la connaissons », peut-on ainsi lire dans le communiqué du 27 octobre. C’est le docteur Franck Devulder, président de la CSMF, qui le signe et qui avertit que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, tel qu’il est rédigé à l’heure actuelle, « marque un tournant dramatique » et « remet en cause le principe même de la convention médicale ».
S’il tient de tels propos, c’est aussi en raison du contexte et du manque de médecins généralistes criant partout en France, et que les mesures prévues dans le projet de loi ne devraient pas arranger. « Les médecins renonceront à exercer, les jeunes refuseront de s’installer, et les patients verront leurs délais d’attente s’allonger encore », appuie Franck Devulder. Il dénonce également un volet de mesures visant à placer les médecins « sous tutelle », « au lieu de [leur] faire confiance ».

