Demandée par le Parti socialiste en gage de sa non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu, la suspension de la réforme des retraites est débattue mercredi 12 novembre à l’Assemblée nationale. Critiquée par une partie de la gauche comme étant un simple décalage dans l’application de la loi, cette dernière devrait être approuvée en première lecture. Quelle est la position des différents blocs parlementaires à son sujet ?
Du côté de la gauche
Les débats s’annoncent denses à la gauche de l’hémicycle, indique 20 minutes. Revendiquée comme une grande avancée sociale par le Parti socialiste, la suspension de la réforme des retraites ne fait pas l’unanimité dans les rangs de l’ancien Nouveau Front populaire qui souhaitait, selon son programme aux législatives de 2024, abroger la réforme. Si les députés PCF et écologistes n’avaient pas montré de positions claires à son sujet, ces derniers ont demandé au gouvernement d’inclure les carrières longues dans la suspension. Le gouvernement a déposé un amendement en ce sens. Une manière de s’assurer leur vote ?
Du côté de la France insoumise, vent debout contre cette mesure qu’ils décrivent comme une « arnaque absolue », selon les mots d’Aurélien Le Coq sur BFMTV, le mouvement continue de défendre l’abrogation de la loi. « Le léger décalage de la réforme des retraites est une illusion », rapporte le coordinateur de la FI Manuel Bompard. « Il sera financé par un rabot sur les pensions pendant 4 ans, y compris des quelques personnes qui auront pu partir plus tôt », a-t-il indiqué à l’antenne de France Info dimanche 9 novembre.
Au centre et à la droite de l’Assemblée
Dans les rangs du bloc central, la division fait rage entre les députés Renaissance et Horizons. Si le secrétaire général du parti fondé par Emmanuel Macron, Gabriel Attal, s’est résolu à la suspension de la réforme Borne, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe dénonce lui une « concession trop importante » faite au PS. Même son de cloche pour le groupe LR qui devrait s’opposer, en majorité, à la suspension.
Invitée sur RTL, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée a confirmé mercredi 12 novembre qu’elle votera « bien sûr, de manière tout à fait cohérente », pour cette suspension, de même que « tous les députés RN », indique la députée d’extrême droite.
Hors du palais Bourbon, la CGT, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Binet, a annoncé une nouvelle journée de mobilisation pour le 2 décembre. « Il faut absolument que les travailleuses et les travailleurs soient de la partie pour que le débat budgétaire soit sous la pression de la mobilisation », rapporte-t-elle sur BFMTV. « Nous demandons aux députés de modifier la copie », a-t-elle appuyé.

