Nommé Premier ministre vendredi 13 décembre, François Bayrou est confronté à plusieurs défis de taille. Mardi 17 décembre, il poursuit ses consultations dans l’espoir de former un gouvernement. Sans majorité à l’Assemblée nationale, il pourrait s’exposer à une motion de censure, qui avait provoqué la chute du gouvernement de Michel Barnier. Le Premier ministre avait dit, lundi, vouloir dévoiler le nom de ses ministres dans la semaine. Emmanuel Macron le presse et attend des propositions dès mardi ou mercredi. Toutefois, cela ne doit pas être forcément « une proposition de gouvernement complet », indique franceinfo. Alors que le précédent budget a été gelé à la suite de la censure, François Bayrou a la délicate tâche de faire adopter un budget pour 2025.
Un nouveau gouvernement dans la semaine ?
Les tractations pour former un nouveau gouvernement s’accélèrent, alors que, selon une information de BFM TV, Emmanuel Macron attend des propositions de la part du Premier ministre pour mardi ou mercredi. François Bayrou reçoit à Matignon, mardi, les représentants du MoDem, d’Horizons, les indépendants du Liot, les communistes et Éric Ciotti, ex-LR allié du RN. La veille, le Premier ministre avait reçu l’extrême droite, le centre et les socialistes. Il a reçu les groupes de l’Assemblée nationale « par leur ordre d’importance numérique ». Au cours des discussions, les différents partis ont exposé leurs demandes au Premier ministre. Ainsi, Les Républicains ont dit vouloir être représentés de « façon significative » en citant plusieurs sujets importants pour eux « la continuité sur le régalien », « l’immigration » ou « l’urgence agricole », rapporte La Croix. De leur côté, les socialistes ont dit être restés sur leur « faim » à l’issue de leur entretien. Ils ont notamment échangé sur le pacte de non-censure, sans que cela soit « conclusif ». « Nous n’avons pas encore d’indications précises sur la façon dont le Premier ministre entend gouverner », a regretté Olivier Faure, premier secrétaire du PS après la réunion. Après sa rencontre avec François Bayrou, Marine Le Pen a salué une « méthode plus positive ». La Rassemblement national a mis en garde sur plusieurs personnalités susceptibles d’entrer au gouvernement.
François Bayrou souhaite former un gouvernement de « personnalités » et ne souhaite pas se battre sur les postes régaliens qui relèvent du domaine dit « réservé » du chef de l’État. Le MoDem détient le ministère des Affaires étrangères, avec Jean-Noël Barrot, tandis que Bruno Retailleau pourrait rester à son poste de ministre de l’Intérieur. Pour le ministère de l’Economie, le Premier ministre s’est entretenu durant le week-end avec le ministre sortant du budget, Laurent Saint-Martin, mais aussi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
Le premier grand oral de François Bayrou
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité le projet de loi spéciale pour assurer la continuité de l’État et pallier l’absence de budget pour 2025. Le texte avait été déposé après la censure du gouvernement de Michel Barnier et a pour but de servir de béquille avant l’adoption de textes budgétaires par le futur gouvernement de François Bayrou, début 2025. En attendant ces nominations, les ministres démissionnaires gèrent les affaires courantes. Cela leur permet de gérer le quotidien, mais aussi de réagir en cas de crise majeure, comme le passage du cyclone Chido à Mayotte. En revanche, les ministres ne peuvent pas prendre d’initiatives politiques majeures ni de décisions importantes pour l’avenir de la France, indique Public Sénat. Ils pourront ainsi défendre le projet de loi spéciale à l’Assemblée nationale.
François Bayrou passe son premier grand oral, mardi 17 décembre, en répondant aux questions des députés. En l’absence de gouvernement, la séance de questions aux ministres sera, à titre exceptionnel, une séance de questions au Premier ministre. Il répondra à une question par groupe parlementaire à partir de 15h.