Il l’assure avec aplomb : il conteste « toujours » le meurtre de sa compagne, Delphine Jubillar, qu’il est accusé d’avoir tuée. Devant la cour d’assises du Tarn, siégeant à Albi, Cédric Jubillar prend place dans le box des accusés pour « meurtre commis par le conjoint de la victime » pendant quatre semaines. Cela fait cinq ans que son épouse a disparu, volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 dans la commune de Cagnac-les-Mines, non loin d’Albi, dans le Tarn.

65 témoins et 11 experts seront entendus pour compléter le dossier de 27 tomes et plus de 15 000 pages de procédure, indique Le Monde. Cédric Jubillar estime qu’il n’a « rien à voir » avec cette affaire. Il est pourtant le principal suspect dans cette affaire mais nie être lié au meurtre de sa compagne, avec qui il était en instance de divorce. Il s’était marié en 2013 et a eu deux enfants avec cette dernière. Avant qu’elle ne disparaisse, Delphine Jubillar venait de rencontrer un autre homme et envisageait une vie commune avec lui. À partir du 16 décembre, elle ne donne plus aucun signe de vie et le corps de cette infirmière n’a jamais été retrouvé.

Lundi 22 septembre, la personnalité de ce peintre-plaquiste, en détention provisoire depuis juin 2021, est décortiquée. À la barre, il parle de lui comme « quelqu’un de simple, extravagant de temps en temps », avant de continuer « j’aime bien prendre de la place et donner mon avis sur tout ». L’enquêtrice de personnalité remarque des différences importantes entre la personnalité de Delphine et de Cédric, lui plutôt impulsif, dur, autocentré et désagréable avec sa compagne.

« Manque de qualité humaine »

Fermé, l’homme de 38 ans est interrogé par l’avocat des parties civiles en ces termes : « Qu’est-ce qui vous touche, M. Jubillar ? ». « La disparition de ma femme d’abord, ne pas voir mes enfants, ne pas avoir de contacts avec ma famille », répond-il alors que l’enquêtrice de personnalité pointait son « manque de qualité humaine » plus tôt. Elle le décrit comme « une pile électrique » qui ne brille pas à l’écoute, agité et déconcentré. Cédric Jubillar admet une forte consommation de cannabis, à laquelle sa compagne s’était vivement opposée.

L’enquêtrice développe également son comportement en couple : il « apparaît infidèle » et « prend un positionnement supérieur ». Elle indique également sa fierté d’être mis en lumière durant le procès en cours. Cédric Jubillar serait même allé jusqu’à ameuter ses co-détenus pour regarder les reportages dans lesquels il figurait. En détention provisoire, il se prend pour une star, rapporte BFMTV.

Les prisonniers ont également rapporté les confidences que Cédric Jubillar leur aurait faites : il aurait avoué le crime ou donné des indications à propos de la localisation du corps de sa compagne. Ses nouvelles petites amies, elles aussi, ont fait état des mêmes confessions. Mais les fouilles diligentées pour vérifier ces informations ont toujours été infructueuses. En audition, le peintre-plaquiste a toujours nié, relativisé ou bien prétexté des plaisanteries à ce sujet.