Car si l’expérience a montré qu’il valait la peine de prendre «au sérieux la population, sa capacité à prendre en compte la réalité, sa maturité, sa capacité à dire ce qu’elle souhaite», elle a montré aussi que «la prise de conscience progresse», de même que «le désir de plus de pouvoir sur ce qui détermine nos vies».
Un essai concluant
La Convention citoyenne pour le climat (CCC) a donc terminé ses travaux, et l’on a pu s’interroger à propos du «sans filtre» promis par le Président de la République devenu «cent filtres» selon certains membres de la commission, et donc sur le pouvoir effectif qu’on a laissé à cette assemblée composée par tirage au sort comme un modèle réduit de la société française.
Cette expérience d’application du tirage au sort dans le processus de fabrication de la loi nous parait d’un grand intérêt, cependant ce n’est pas ce dont nous souhaitons parler ici, mais plutôt de l’urgence climatique et de la manière d’y faire face.
En effet, l’État a eu recours à ce type de consultation inédit après le mouvement des Gilets jaunes, et son refus – entre autres – d’une forme de taxe carbone. Il s’agissait, plus largement, de conjurer l’écologie dans son approche prétendument punitive et, en somme, de tester la capacité de la société française et non seulement de sa frange la plus incluse ou la plus éduquée, à accepter une trajectoire de sobriété systémique allant dans la direction d’un profond changement de modèle.
De ce point de vue, l’essai semble concluant: les 150 membres de la CCC ont démontré que si on prend les gens au sérieux, si on les forme pour qu’ils comprennent les enjeux, un […]