Bien des personnes, aujourd’hui, doutent des récits de Noël car ils ne croient plus aux miracles. Est-ce une raison valable ?

Non, car toutes ces distinctions apparues à l’époque moderne entre ce qui est naturel et miraculeux n’ont pas vraiment de sens. Il est impossible de situer précisément la frontière entre ce qui est ordinaire et surnaturel. Cette limite est très floue. Par exemple, dans l’érotisme ou la torture, le plaisir extrême et la souffrance extrême sont des phénomènes indescriptibles, et pourtant Dieu sait s’ils sont naturels !

Avec leur côté merveilleux, les textes bibliques de Noël peuvent donc avoir un sens actuel ?

Entre aujourd’hui et il y a deux mille ans, il n’y a pas de différence. Le lecteur de votre journal, Réformés, en lisant ce numéro de Noël, doit se poser la question: «Et après tout, si c’était vrai, qu’est-ce que je ferais?» Il a reçu l’appel de Noël, mais peut-être se dit-il: «Après tout j’ai d’autres choses à faire.» La situation est donc tout à fait la même qu’au temps de Jésus: l’appel est tout aussi vif, et nos réponses révèlent qui nous sommes.

Vous semblez insister sur notre manière d’y répondre plus que sur l’appel de Dieu.

En effet, ce sont nos réponses humaines qui révèlent qu’il y a un appel divin. Cet appel est toujours actuel parce qu’il est toujours […]