En 2020, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 7% dans le monde. C’est la première fois qu’une telle baisse est observée et c’est aussi, par une étrange coïncidence, la diminution annuelle qu’il faudrait respecter pour une trajectoire compatible avec un maintien à 1,5°C d’augmentation de la température sur terre (1). Il serait alors tentant de nous dire que nous vivons la décroissance, du moins en matière de gaz à effet de serre. Mais ce constat suscite trois questions: la décroissance des gaz à effet de serre (GES), aussi indispensable soit-elle, est-ce la décroissance? Comment pérenniser cette décroissance des GES? Enfin, à quelle conditions serions-nous dans une perspective de véritable décroissance?
En préalable, tentons de définir la notion de décroissance. Pour Serge Latouche (2), «la décroissance prône d’entamer un sevrage à notre toxicodépendance à la consommation, passant par une rupture radicale, un changement de civilisation». Les […]