Ce Collectif s’est créé spontanément à la suite du mouvement des Enfants de Don Quichotte en 2007. La campagne avait attiré l’attention de l’opinion publique et contribué à faire entendre les associations nationales de lutte contre le mal-logement et le sansabrisme pour obtenir des avancées du gouvernement de Nicolas Sarkozy, tout juste élu à l’époque. Pour la première fois, les associations du monde du logement et du monde de l’hébergement s’unissaient pour parler d’une même voix, et se faisaient entendre. Fortes de cette expérience, elles ont donc décidé de rester unies à l’avenir pour pouvoir continuer d’appeler l’opinion publique au soutien de leurs revendications pour les personnes sans logement et mal logées. Aujourd’hui, le CAU compte 36 associations, qui nourrissent leurs échanges de leurs expériences de terrain variées : défense des droits liés au logement et à l’exclusion, accompagnement social, médical, juridique et administratif, gestion d’hébergements, logement accompagné…

Depuis sa naissance, ses deux coporte-parole sont le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, Christophe Robert, et le directeur général de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (anciennement FNARS), aujourd’hui Florent Guéguen. Mais au-delà des prises de position publiques de ces deux acteurs clefs, les associations ont rapidement constaté la nécessité d’une harmonisation de leurs rencontres, de leurs activités et de leurs projets communs. C’est ainsi qu’est né mon poste de coordination, qui combine suivi de la politique du logement, plaidoyer et animation de réseau. Tout au long de l’année, les rencontres régulières des associations du collectif permettent des échanges sur l’actualité de l’ensemble du secteur du logement et de l’hébergement. Chaque année, une réunion des président.e.s de toutes les associations du collectif oriente les activités de l’année à venir. C’est toujours passionnant d’entendre les membres du collectif réagir à l’actualité et en débattre ! Ces échanges permettent aux associations de s’informer : faire le point ensemble sur les perceptions partagées quant aux possibilités d’avancées et aux risques de reculs en matière de droit et de politique du logement. Ils permettent aussi de prendre conscience des points communs des stratégies associatives face aux risques de reculs sociaux : non seulement cela peut parfois soulager de se rendre compte qu’une mesure à venir va susciter un combat collectif et non en cavalier seul, mais en plus, en résultats, mettre en avant ensemble des revendications communes les rend plus visibles, et peut faciliter l’appui de l’opinion pour leur faire peser plus lourd.

Concrètement, mes activités à la suite de ces rencontres sont variées : concertation lorsqu’un sujet mérite une réflexion commune pour pouvoir mener un combat collectif, production de documents de positionnement à destination du secteur ou des médias, campagnes de communication sur différents supports, organisation d’événements solidaires mémorables comme la Nuit solidaire de la place de la République à Paris, présence lors de rencontres avec des acteurs institutionnels… La coordination du CAU nécessite d’être curieux et polyvalent. Les associations n’ont pas organisé d’événement d’ampleur ensemble ces dernières années, mais qui sait ce que nous réserve l’avenir ? Le CAU demeure une interface et un outil d’échanges et de communication clef, à la fois entre associations et vers l’extérieur. Espérons que cela dure, car, en matière d’interpellation politique comme ailleurs, l’union fait la force !