Les fourches et les tracteurs seront de nouveau déployés pour signifier la colère et la détresse agricoles. Dépassés et lassés par leurs difficultés de rémunération, les normes européennes contraignantes et la concurrence internationale qu’ils estiment déloyale, les agriculteurs ne comptent pas taire leurs protestations. La FNSEA, le syndicat majoritaire du secteur, et sa dérivation, les Jeunes Agriculteurs (JA), prévoient une « grande journée d’action », ce vendredi 26 septembre, rapporte Actu.fr.

Les autres organisations syndicales restent pour le moment en retrait, voire y sont même opposées. La Coordination rurale ne s’est pas prononcée pour le moment, même si des antennes locales assurent participer à la mobilisation. Le secrétaire général l’explique en ces termes à l’AFP, citée par la Nouvelle République : « On n’est pas un syndicat caporalisé. On ne dit pas : « Allez manifester ce jour-là », les départements peuvent prendre l’initiative. Mais il y aura de l’action avant la fin de l’année », a-t-il promis avant de réaffirmer la volonté du syndicat d’être reçu par le Premier ministre, Sébastien Lecornu.

Du côté de la Confédération paysanne, le syndicat se désolidarise de cet appel à la grève, regrettant « les fausses promesses de l’appel du 26 septembre porté par les dirigeants de la FNSEA ». Dans un communiqué, l’organisation explique : « Prétendre défendre la souveraineté alimentaire tout en exacerbant la mise en concurrence, avec des lois de compétitivité qui tirent toujours plus les prix vers le bas, est un non-sens qui provoque la disparition des paysan·nes. »

Une autre mobilisation le 14 octobre

Mais la Confédération paysanne prévoit d’autres initiatives à venir. « Nous appelons l’ensemble des paysannes et paysans et des citoyennes et citoyens sensibles à leur alimentation à monter à Paris le 14 octobre prochain pour une grande mobilisation », annonce auprès de Vert Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne et maraîcher en Haute-Vienne.

Le troisième syndicat agricole français souhaite rassembler autour de leur opposition à la signature du Mercosur. Ce traité de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et plusieurs pays d’Amérique du Sud tels que l’Argentine, la Bolivie, l’Uruguay, le Brésil, le Paraguay est sur le point d’être conclu. Mais la mobilisation du 14 octobre pourrait bien s’étendre à d’autres thématiques, contre « l’ensemble des politiques libérales, qui broient les paysannes et paysans mais aussi l’ensemble des travailleurs et travailleuses », explique le porte-parole auprès de Vert.

Concernant la mobilisation du 26 septembre, les modes d’action ne sont pas encore précisés par les organisateurs. La décision revient alors à chaque département. Par exemple, dans la Manche, les agriculteurs prévoient de se rendre dans les supermarchés pour « vérifier la provenance des produits », indique La Presse de la Manche. Dans les Pyrénées-Orientales, la profession tentera de bloquer un péage de l’A9, explique la FNSEA citée par Actu Perpignan.