Mercredi 17 novembre, les mouvements de blocage se poursuivent dans le Sud-Ouest. Les agriculteurs durcissent le ton. « Ça ne peut plus durer. Mais ce que je retiens, et c’est la seule chose bien qu’ait faite la ministre, c’est de nous rassembler », indique l’un d’entre eux dans les colonnes de La Dépêche. Mais face à la détresse des agriculteurs, inquiets de devoir abattre l’ensemble de leur élevage si la dermatose nodulaire venait à contaminer l’une de leurs bêtes, existe-t-il une alternative ?

Comme le rapporte Le Monde, la France n’est pas le seul État à avoir fait face à la dermatose. L’Italie et l’Espagne, deux États voisins, ont mis en place des stratégies similaires, basées sur l’abattage systématique des élevages ayant une bête malade et une campagne de vaccination dans la zone. En Suisse, une stratégie plus préventive a été mise en place en vaccinant préventivement les bovins. Les cantons de Genève, de Vaud et du Valais ont appliqué cette méthode pendant l’été. Les autorités françaises, prévenues en amont de ce risque de propagation, n’ont, elles, pas choisi de s’occuper de la maladie qui pouvait alors s’abattre à tout moment.

Un protocole alternatif demandé par les chambres d’agriculture d’Ariège et de Haute-Garonne

En France, les chambres d’agriculture d’Ariège et de Haute-Garonne ont indiqué que « le dispositif sanitaire actuellement déployé par l’État n’est pas suffisamment efficace ». Les organisations agricoles ont proposé un protocole expérimental alternatif dans un communiqué de presse conjoint diffusé le 10 décembre 2025, rapporte le média France agricole. Ce protocole alternatif propose que seuls les bovins présentant un test PCR positif soient abattus, tandis que les autres animaux seraient surveillés pendant quatre à six semaines avec un test PCR hebdomadaire. La vaccination massive au-delà des zones réglementées est aussi exigée dans ce protocole qui pourrait être une alternative à l’abattage systématique.

D’après l’économiste Philippe Herlin, « la dermatose [nodulaire] est juste un prétexte pour décimer l’élevage français et respecter ainsi les préconisations de la Cour des comptes exprimées en 2023 », affirme-t-il sans détour. Selon ce dernier, la Cour des comptes demanderait ainsi de réduire de 25 % le cheptel français global. Si l’institution ne demande pas d’abattre des bovins, elle demande en revanche en effet « une stratégie de réduction du cheptel bovin cohérente avec les objectifs climatiques ». Alors qu’au même moment, l’Union européenne s’apprête à ratifier l’accord de libre-échange avec le Mercosur, les critiques se font de plus en plus fortes. En effet, jusqu’à 99 000 tonnes de viande bovine pourraient être importées avec un droit de douane réduit, rapporte CNEWS. Les agriculteurs craignent ici d’être confrontés à une concurrence de produits moins coûteux, produits dans des conditions sociales et environnementales moins strictes que dans l’UE.