Une telle barbarie, aujourd’hui, en France, au nom d’une religion, est un choc. Il faut dénoncer et combattre l’islamisme, et toute forme de fanatisme de quelque religion que ce soit. Sans relâche. Il n’y a aucune justification possible et il n’y a que des circonstances aggravantes pour ceux qui tuent au nom de Dieu !

Dans les réactions, y compris jusqu’au plus haut échelon de l’état, on a défendu le “droit au blasphème”. J’avoue que je ne suis pas très à l’aise avec cette formule… Je ne me place pas sur le plan législatif, n’ayant aucune compétence de juriste, mais simplement d’un point de vue sémantique : il me semble que ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de délit de blasphème en France qu’il y a pour autant un droit au blasphème ! Ca ressemble pour moi à un sophisme…

Le Larousse définit le blasphème comme « une parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré ». N’est-on pas au-delà de la critique ou même de la caricature ? Bien-sûr, il est légitime qu’un État laïc, neutre en matière de religion, ne définisse pas ce qui est respectable ou sacré, ça appartient au domaine religieux. De ce point de vue, il est heureux qu’il n’y ait plus de délit de blasphème dans notre pays. C’est l’injure, la diffamation ou l’incitation à la haine qui sont condamnables.

Mais la seule affirmation péremptoire d’un “droit au blasphème” ne risque-t-elle pas de malmener la fraternité, une des trois valeurs fondamentale de notre République ? Est-ce que ça ne contribue pas à faire reposer un soupçon de principe sur le fait religieux en général ? La liberté d’expression est un droit fondamental, comme la liberté de pensée. Il faut donc défendre le droit à la critique des religions. Toutes les religions. Et il faut que nous ayons le droit de le faire avec humour, même par la caricature. Mais il faut aussi que nous encouragions au respect (difficilement compatible avec l’outrage) et que nous refusions les caricatures de la pensée ou d’une fausse laïcité qui se postionnerait contre les religions. Sinon nous faisons le lit des obscurantismes et des fanatismes, qui […]