Vacant depuis le départ d’Annie Genevard au ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, le poste de vice-président de l’Assemblée nationale est désormais occupé par Jérémie Iordanoff. Proche de Yannick Jadot, le député Europe Écologie Les Verts (EELV) l’a emporté d’une courte tête devant Virginie Duby-Muller, la candidate LR, rappelle Le Parisien. Le “socle commun” rassemblant les élus LR et macronistes en soutien du gouvernement, s’est divisé à son sujet. Lors des deux premiers tours, leurs voix se sont réparties entre la candidate de la droite et Christophe Blanchet. Et quand le candidat du MoDem s’est finalement retiré au troisième tour, le député de l’Isère a engrangé 175 voix contre 161 pour l’élue de Haute-Savoie.

« Je remercie l’ensemble des groupes du NFP et au-delà pour leur confiance. Attaché au respect de notre institution, je ferai vivre au mieux le débat dans notre hémicycle », a réagi Jérémie Iordanoff sur X. Né en 1983 à Laxou, en Meurthe-et-Moselle, le nouveau vice-président de l’Hémicycle est artiste peintre. Réputé proche de Yannick Jadot, il milite chez les Verts depuis les années 2000. Installé à Grenoble, il est député depuis 2022.

Il ne voulait pas mêler son vote avec ceux du RN

Au cours de son mandat, il a notamment été co-rapporteur d’une mission d’information « sur l’activisme violent ». L’écologiste avait également déposé une proposition de loi visant à supprimer l’article 49.3 de la Constitution. Pour mémoire, ce texte permet le passage des textes gouvernementaux sans débat parlementaire. Inscrit dans le groupe Écologiste et Social de l’Assemblée et vice-président de la commission des Lois, Jérémie Iordanoff a auparavant été membre des groupes d’amitié France-Espagne et France-Argentine, lors de la précédente législature. Durant cette période, il a aussi occupé les fonctions de vice-président du groupe “Montagne” et “Espaces naturels protégés”.

En octobre 2022, le nouveau vice-président de l’Assemblée nationale s’était démarqué en étant l’unique député écologiste à ne pas voter la motion de censure déposée par la Nupes, après l’activation du 49.3 sur le vote du budget. Il avait alors expliqué son choix en disant ne pas vouloir mêler son vote avec ceux du RN. Le parti d’extrême droite avait, en effet, soutenu la motion.

« Divergences de stratégies »

L’année suivante, dans un entretien accordé au Parisien, Jérémie Iordanoff avait fait part de sa volonté de s’éloigner de l’alliance de gauche. « À titre personnel, je considère que nous n’avons plus de perspectives politiques communes et qu’il faut en tirer les conséquences. Il y a eu un accord électoral, mais qui n’a pas été suivi de la mise en place d’espaces de délibération qui auraient permis de trancher nos divergences de vues et de stratégies. C’est un délitement que je ne fais que constater », avait-il détaillé.