«Combien de concepts théologiques se sont-ils retournés en leur contraire quand ils ont continué à tourner sans Dieu?» Mise en cause (par des chrétiens) dans l’origine de la crise écologique, la théologie chrétienne a aussi «nourri la naissance de l’écologie, à laquelle elle a participé». Le dernier livre de Stéphane Lavignotte, L’écologie, champ de bataille théologique, dont nous publions ici des extraits de l’introduction, est consacré à l’étude de ces arrière-plans plus ou moins conscients de l’écologie et de ses combats actuels.
Ce que les gens font de leur écologie dépend de ce qu’ils pensent d’eux-mêmes en relation aux choses qui les entourent. L’écologie humaine est profondément conditionnée par les croyances concernant notre nature et notre destinée – c’est-à-dire par la religion» (1). Le médiéviste Lynn T. White écrit en 1967 un article pour la revue Science – «Les racines historiques de notre crise écologique» – qui fait date. Historien (2) des sciences qui fut pour beaucoup dans la reconnaissance académique de cette spécialité aux États-Unis, diplômé de Harvard, il est alors professeur à l’UCLA à Los Angeles et a enseigné dans les plus grandes universités (Princeton, Stanford…). Lui qui était également diplômé en théologie et restait un protestant engagé dans son église presbytérienne se vit accusé d’anti-christianisme pour ce texte. Car si, selon lui, «nous […]