Elle continue de s’accélérer en France. Au mois d’avril, l’inflation s’est établie à 4,8% sur un an, rapporte l’Insee, cité par Le Figaro. C’est la moindre accélération des prix de l’énergie qui a modéré la hausse des prix en avril : en février et mars, l’inflation avait atteint respectivement 3,6 et 4,5% en rythme annuel. “Les prix de l’énergie se replieraient en lien avec la baisse des prix des produits pétroliers, et ceux des produits manufacturés ralentiraient”, avance l’Insee, dans sa première estimation pour le mois d’avril.
Mais, pour l’alimentation, les services et les produits manufacturés, c’est autre chose. Les prix des denrées alimentaires, en avril, ont augmenté de 3,8% en un an – ils avaient progressé de 2,9% en mars. Spécifiquement, dans les grandes surfaces, rapporte BFMTV, la hausse des prix a atteint 3% en avril, du jamais vu depuis quatorze ans. Et cette hausse pourrait atteindre 5%, d’après IRI, une société d’analyse de données et d’études de marché.
Une pression supplémentaire avec la guerre en Ukraine
“La hausse des prix touche à ce jour plus de 90% des catégories et atteint des niveaux très élevés sur de plus en plus de produits”, analyse Emily Mayer, directrice business Insight d’IRI dans LSA (Libre Service Actualités). Elle poursuit : “Si l’inflation des pâtes ne progresse que faiblement par rapport à mars, elle atteint toutefois les +15% en avril. La viande, les huiles et la farine affichent désormais une inflation à deux chiffres. La progression de l’inflation comparativement à mars est très forte sur la viande et le café. Les catégories de papier (essuie-tout, papier toilette, mouchoirs) sont sur des niveaux élevés de progression de prix autour de +6%.”
Dans sa note mensuelle, citée par BFMTV, IRI écrit : “Le conflit en Ukraine vient ajouter des pressions considérables (prix et approvisionnement) sur les sujets déjà très en tension que sont l’énergie et les matières premières agricoles de base de l’alimentation humaine et animale (blé, maïs, tournesol, orge, colza…).” Et de prédire : “La durée et la gravité de la guerre en Ukraine détermineront l’ampleur du pic d’inflation et la durée de l’épisode.”