La connaissance du corps, identification des situations de harcèlement, santé sexuelle… Tels sont les axes principaux du projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, selon le document présenté aux instances de l’Éducation nationale et relayé par Le Parisien. Dans les écoles maternelles et élémentaires, le programme se concentre sur la vie affective et relationnelle. En maternelle, il aborde la découverte du corps, des émotions, des sentiments, le respect de l’intimité et l’égalité entre filles et garçons.

Avant l’âge de quatre ans, les objectifs incluent apprendre à nommer les parties du corps, comprendre le concept d’intimité, exprimer son consentement ou son refus, et être sensibilisé à l’égalité des sexes, par exemple en comprenant qu’une activité ou un métier est accessible à tous, sans distinction de genre. À partir de quatre ans, le programme inclut l’apprentissage de l’identification des adultes de confiance et de la manière de faire appel à eux. Il permet aussi de différencier ce qui peut être gardé pour soi ou partagé entre enfants (comme un secret) d’une situation de danger, et « appréhender, comprendre et respecter les différentes formes de famille », selon la dernière version du projet, qui sera examinée le 29 janvier.

En élémentaire, les élèves découvriront des connaissances scientifiques plus détaillées sur leur corps, avec un vocabulaire adapté à leur âge, ainsi que sur la gestion de leurs émotions. Dès le CM1, les élèves explorent les changements corporels liés à la puberté, apprennent à identifier les situations de harcèlement et à reconnaître les stéréotypes afin de lutter contre les discriminations, notamment à travers l’étude de textes mettant en lumière les inégalités femmes-hommes dans l’histoire. En CM2, ils sont sensibilisés à la prévention des violences sexistes et sexuelles et à la protection en ligne, avec des notions sur les dangers d’internet, des réseaux sociaux, ainsi que sur l’interdiction de leur usage pour les moins de 13 ans.

Un apprentissage évolutif

Au collège, le programme intègre progressivement la question de la sexualité. Il vise à accompagner les élèves pour « comprendre et vivre sereinement » les changements qu’ils traversent et à « appréhender progressivement » la notion de sexualité dans toute sa complexité. En 6e, l’accent est mis sur les changements corporels et le respect des autres. En 5e, les élèves explorent l’orientation sexuelle et sont encouragés à développer librement leur personnalité, avec un apprentissage qui distingue sexe, genre, orientation sexuelle et valorise le respect de leur diversité. En 4e, la sexualité est présentée comme une « réalité complexe », englobant des aspects tels que le plaisir, l’amour et la reproduction, ainsi que des enjeux de santé, notamment la prévention des risques. Les impacts des réseaux sociaux sur les relations sont également abordés.

En 3e, les élèves sont invités à « interroger les liens entre bonheur, émotion et sexualité », à « reconnaître et caractériser des situations de danger et de vulnérabilité » (comme les risques et les mécanismes d’emprise NDLR), ainsi qu’à aborder les violences sexuelles et les discriminations. Au lycée, la dimension réflexive et critique est approfondie, avec un programme qui encourage le développement de connaissances plus détaillées et stimule la capacité des élèves à poser des questions. En seconde, l’accent est mis sur l’exploration des tensions entre l’intime et le social, notamment la question de la protection à l’ère des réseaux sociaux. Les élèves doivent comprendre que les différences biologiques entre femmes et hommes ne déterminent pas les expressions, comportements et rôles associés aux genres masculin et féminin.

Pour la première fois, le programme propose, à travers des témoignages, d’aider les élèves à « prendre conscience que le sexe biologique peut ne pas correspondre à l’identité de genre ». En première, il s’agit d’aborder les « conduites, tentations, plaisirs et risques », par exemple à travers l’étude d’œuvres. En terminale, le programme permet aux élèves de consolider leurs acquis pour appréhender la sexualité en tant que jeunes adultes responsables. Ils doivent notamment être capables de « résister, à titre individuel et collectif, aux violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’aux discriminations liées au sexe, à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle ».