Longtemps annoncée mais restée en suspens, la réforme de la formation initiale des enseignants devrait être relancée ce vendredi par François Bayrou et Élisabeth Borne, en visite dans une école des Hauts-de-Seine comme l’indique BFMTV. L’objectif est de pallier la crise d’attractivité du métier, qui se poursuit depuis plusieurs années, comme en témoigne le manque de candidats aux concours, avec plus de 3 000 postes non pourvus l’an dernier.
La réforme prévoit notamment de ramener le concours de recrutement des enseignants au niveau bac+3, contre bac+5 actuellement. L’objectif est d’assurer une formation rémunérée sur deux ans, jusqu’à l’obtention du master 2. Les futurs enseignants percevront 1 400 euros nets par mois en master 1 (M1) en tant qu’élèves fonctionnaires, puis 1 800 euros nets en master 2 (M2) en tant que fonctionnaires stagiaires.
Autre axe majeur de cette réforme : la création de licences dédiées à la préparation au professorat des écoles, intégrant des enseignements en français, mathématiques, géographie et histoire, ainsi que des méthodes pédagogiques innovantes. Cette formation visera à mieux préparer les étudiants au concours, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron il y a un an.
« Reconquérir l’écrit »
Le deuxième axe des annonces prévues par François Bayrou cette semaine concerne l’écrit. Fin janvier, le Premier ministre avait insisté sur la nécessité de « reconquérir l’écrit » face à un monde où l’image occupe désormais une place prépondérante dans la culture et le champ intellectuel. « Ce que je crois, c’est qu’il faut pratiquer l’écrit à l’école tous les jours, et même dans toutes les matières », avait-il souligné, mettant en avant l’importance de réintroduire une pratique quotidienne de l’écriture pour renforcer les compétences des élèves.
La formation des enseignants fait régulièrement l’objet de réformes. En 2021, les concours avaient déjà été déplacés de la première à la deuxième année de master, après plusieurs ajustements successifs du cursus. Ancien professeur et ministre de l’Éducation de 1993 à 1997, le Premier ministre s’apprête à reprendre la réforme annoncée par Emmanuel Macron en avril 2024 pour répondre à la crise de recrutement. Le président de la République avait alors loué les « écoles normales du XXIe siècle », en référence aux écoles normales primaires qui, de 1808 à 1991, formaient les instituteurs avant d’être intégrées aux universités.
Nicole Belloubet, alors ministre de l’Éducation, avait préparé cette réforme pour la rentrée 2025, mais celle-ci avait dû être abandonnée au début de l’été en raison de la dissolution du gouvernement et de la gestion des affaires courantes, un blocage attribué par les syndicats à Bercy. Le gouvernement Barnier avait tenté de relancer la réforme à l’automne, mais sans succès. De son côté, Élisabeth Borne a annoncé début 2025 sa volonté de lancer une concertation sur ce dossier, avec pour objectif d’aboutir à une réforme d’ici la rentrée 2026.