Pendulaires, vacanciers, familles: peu importe le moment de la journée, la gare de Genève-Cornavinne désemplit pas. Et entre les différents halls, les trois étages et les divers accès aux quais, même les personnes aguerries peuvent peiner à s’y retrouver.
Heureusement, deux «aides en gare» arpentent les lieux, repérables à leurs gilets orange. En quelques minutes, un grand nombre de voyageurs les arrêtent pour leur demander assistance.
Muer pour s’adapter
Des aides en gare, il y en a également à Bâle, Berne, Bienne, Chiasso, Lucerne, Olten et Zurich. SOS Aide en Gare fait partie d’une série d’associations locales et de terrain chapeautées par Compagna, anciennement Amies de la jeune fille, une histoire de cent quarante ans racontée dans un ouvrage tout juste paru (lire l’encadré).
C’est avec le soutien des Églises protestantes que la toute jeune association poursuivait alors son but: soutenir et accompagner les femmes qui quittaient les campagnes pour venir travailler en ville, tout en leur inculquant les valeurs tirées de l’Evangile. «Souvent, elles étaient très seules, sans aucun soutien familial», raconte Jeanne Pestalozzi, présidente de Compagna Suisse. Les «Amies» cherchent alors à les protéger de la débauche et du vagabondage. On craint la prostitution et les abus sexuels. «Les membres de l’association les recevaient à la gare et les dirigeaient vers leurs bureaux de conseil, de placement ou leurs pensions.»
Petit à petit, les Amies de la jeune fille ont adapté leurs offres aux besoins d’autres publics, un glissement illustré par le changement de nom en 1999, par lequel elles sont devenues Compagna. Aujourd’hui, ce sont surtout les personnes en situation de handicap et les seniors qui sollicitent leurs […]
