L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a dévoilé le 12 juin 2025 une actualisation de son évaluation concernant l’encadrement des loyers à Paris entre le 1er juillet 2019 et juin 2024, rapporte Le Monde. Celle-ci montre des effets probants quant à la mise en place de ce dispositif, d’abord expérimenté en 2015 via un arrêté signé par le préfet de la région d’Île-de-France et préfet de Paris à l’époque, Jean-François Carenco. L’étude publiée par l’Apur s’étend également aux cinq autres grandes villes régulées que sont Lille, Lyon, Villeurbanne, Bordeaux et Montpellier, alors que 72 communes au total ont expérimenté l’encadrement des loyers.
Des économies de loyer pour les locataires
L’Apur retient ainsi que l’encadrement des loyers à Paris a prouvé son efficacité, un résultat appuyé par ceux obtenus dans les cinq autres villes faisant l’objet d’une évaluation, et où la mesure a également été couronnée de succès. Dans la capitale, « l’effet de modération de la hausse des loyers imputable au dispositif d’encadrement à Paris est de -5,2 % par rapport à la hausse qui serait intervenue à Paris en l’absence d’encadrement », peut-on lire dans le rapport. La flambée des loyers aurait ainsi été contenue.
Selon l’article du Monde mentionné précédemment, le dispositif a donc permis aux locataires d’économiser 1 700 Euros par an. En tout et pour tout, ce ne sont pas moins de 1 200 000 Euros qui ont été remboursés aux locataires parisiens depuis 2023, et les autres villes ne sont pas en reste. « Au total, on m’a remboursé 1 350 Euros. J’en ai parlé autour de moi, mon voisin du dessus et l’une de mes amies ont aussi réussi à se faire rembourser par leur propriétaire », a confié Lucie, une étudiante lilloise, au magazine hebdomadaire économique Challenges.
Un dispositif qui n’a pas encore été pérennisé
Étant toujours en phase d’expérimentation dans le cadre de l’application de l’article 140 de la loi Elan, promulguée en 2018, l’encadrement des loyers doit prendre fin le 23 novembre 2023. Seule son efficacité avérée pourrait permettre d’assurer sa pérennisation, ce qui n’est pourtant pas encore décidé. Challenges souligne qu’une mission d’évaluation de l’expérimentation doit être conduite par deux universitaires mandatés par Matignon en avril 2025.
Plusieurs élus de communes situées à gauche de l’échiquier politique ont par ailleurs été invités à l’Hôtel de Ville de Paris le jeudi 12 juin afin de faire valoir leur soutien à la pérennisation de l’encadrement des loyers. Parallèlement, une proposition de loi a été déposée auprès des deux chambres du Parlement que sont le Sénat et l’Assemblée nationale, principalement pour évaluer les chances que ce texte aurait d’aboutir.