À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.
La parole
Après 40 ans à la tête du peuple hébreu, Moïse désigne Josué pour le remplacer. Puis Moïse meurt. Le début du livre biblique qui porte son nom raconte les encouragements que Dieu donne à Josué.
« Oui, sois fort et très courageux ; veille à agir selon toute la Loi que t’a prescrite Moïse, mon serviteur. Ne t’en écarte ni à droite ni à gauche afin de réussir partout où tu iras. »La Bible, livre de Josué, chapitre 1 verset 7
Chemin de réflexion
Recevoir sa légitimité
Prendre la suite de quelqu’un, voir arriver un remplaçant, voilà qui demande de s’adapter, de faire confiance à ce qui a été fait jusqu’à présent, de faire confiance aussi à la personne qui arrive ou à l’équipe qui accueille. Pour Josué, c’est prendre la suite de Moïse. Ce n’est pas une mince affaire : prendre la suite en tant que guide d’un peuple vers un pays inconnu ! Alors Josué s’entend dire : « Sois fort et très courageux.» Se sentir fort, compétent, à sa place, légitime. Ne pas craindre les a priori, la nouveauté des situations, l’ampleur de la tâche. Force et courage constituent des gages de réussite, dit le texte biblique. La confiance en soi et en l’autre assurent ce courage et cette force.
L’autre, que je suis ou que j’accueille, est un soutien, un relais au sein de l’équipe. Chacun doit consentir à un lâcher-prise pour que le relais trouve sa vraie place, joue pleinement son rôle dans le cadre qui lui est donné. Adaptons-nous chacun pour réussir ensemble la mission qui est la nôtre. Confiance !
Bertrand Marchand, pasteur. Église Protestante Unie de France
Une vision commune
Il est inévitable au sein des organisations que les acteurs aient besoin d’être un jour remplacés, soit à titre temporaire, soit définitivement et cela devrait se faire naturellement et sans heurt. En fait il arrive souvent que le remplaçant ait du mal à prendre le relais, qu’il se sente de trop, ou au contraire qu’il arrive comme Zorro en sauveur, ce qui insupporte les autres et provoque des tensions.
À la fin des 40 ans d’errance du peuple au désert, Moïse a été remplacé par Josué et tout s’est bien passé. Pourquoi ? Ils partageaient la même vocation, la même mission que Dieu leur avait confiée qui consistait à emmener le peuple en terre promise. En outre Moïse et Josué reconnaissaient pleinement l’autorité de leur Dieu.
Il me semble que de nombreux frustrations ou conflits pourraient être évités si les salariés, titulaires ou remplaçants, partageaient la même compréhension de leur mission et de la raison d’être de l’organisation où ils travaillent. Et c’est au responsable de cette organisation de veiller à cette vision commune.
Christian Tanon, pasteur. Église Protestante Unie de France
Tous les remplaçants ne s’appellent pas « Josué »
Nos structures ne sont pas des équipes sportives avec des joueurs impatients d’entrer en action. Heureusement avec en poche « les protocoles » et listes de tâches référencées, le ou la remplant(e) pourra aussi le plus souvent compter sur la bienveillance et l’entre-aide de l’équipe pour que les personnes en attente de soins, ou d’attention personnelle soient accompagnés dignement.
Et pour remplacer les présidents, directeurs et autres responsables ? « RECHERCHE JOSUE ; personne affirmée, il ou elle saura se montrer humble, courageux, persévérant dans l’action et attentionné dans l’observance des lois pour conduire les projets ».
Difficile pour Josué et sa famille de franchir le pas pour marcher vers l’inconnu. Pas aisé, ni confortable d’être le Josué de Jéricho, d’Aï, du mont Garizim, etc. Rôle ingrat du Josué « sauveur » un jour, assailli de critiques dès le lendemain, mais tenant bon. Courage, d’autres Josué seront prêts à entreprendre au temps opportun.
J.Yves Tricoire, Directeur Centre d’Accueil les Térébinthes
Des mots pour prier
Dieu, que nous soyons titulaire ou remplaçant, aide-nous à semer nos sourires, ils illumineront des visages.
Encourage-nous à semer notre douceur, elle apaisera ceux que nous rencontrerons. Invite-nous à semer notre tendresse, elle guérira les blessures.
Oui, puissions-nous ensemble semer des signes d’amour qui seront bonheur pour ceux qui les accueilleront, des paroles de paix qui éloigneront les nuages de la vie, et notre prière afin qu’elle porte le monde.