Au cœur d’une polémique depuis qu’elle a été nommée ministre de l’Éducation et des Sports Amélie Oudéa-Castéra a annoncé la création d’un groupe de travail ayant pour mission de veiller à “une application pleine, entière et effective” du “principe de laïcité” dans les établissements privés. Celle qui n’est pas certaine de conserver son poste dans le cadre du remaniement à venir fait l’objet de vives critiques depuis l’’annonce de la scolarisation de ses enfants dans une institution privée conservatrice. Le collège Stanislas, à Paris, a en effet été accusé de “dérives” dans un rapport officiel, rappelle Sud-Ouest. Le document pointait, notamment, des cours d’enseignement de la religion catholique obligatoires. Une pratique interdite par la loi.

Si Amélie Oudéa-Castéra n’a pas, pour le moment, précisé les modalités ou les objectifs du groupe de travail, elle a expliqué que l’initiative avait été “abordée avec la présidente du Conseil des Sages de la laïcité Dominique Schnapper”. Elle a, en revanche, fait le point sur les atteintes à la laïcité en novembre. “Parmi les 1 812 cas d’atteinte remontés au cours du mois de novembre, 40 % ont donné lieu à des dépôts de plainte, 208 mesures conservatoires d’interdiction d’accès à l’établissement ont été prononcées et 120 élèves ont été exclus définitivement”, a-t-elle listé.

Des “phénomènes exceptionnels”

Le nombre d’atteintes à la laïcité à l’école signalé a connu une forte hausse en septembre et octobre. Selon la ministre, plusieurs “phénomènes exceptionnels”, comme l’interdiction du port de l’abaya et du qamis, ou encore des sanctions liées aux incidents observés lors des hommages du 16 octobre, expliquent ce bond.

Concrètement, 1 034 “faits d’atteinte au principe de laïcité“ ont été recensés en septembre 2023, soit 40 % de plus qu’en juin. Dans 81 % des cas, ces faits étaient liés au port de signes et tenues religieux. Ils ont été observés dans quelque 500 établissements. Par ailleurs, 4 % des atteintes ont concerné l’enseignement, 3 % des suspicions de prosélytisme, 3 % des refus d’activité scolaire.