Un mois exceptionnellement chaud ou pluvieux, la température de l’eau de la Méditerranée qui bat un record, etc., Copernicus surveille la Terre depuis vingt-cinq ans, rappelle franceinfo, et se retrouve de plus en plus souvent sur le devant de la scène. “L’actualité, malheureusement, a rendu le service ‘changement climatique’ quasi central”, confirme Jean-Noël Thépaut, le directeur des services Copernicus. Pourtant, le programme est plus que ça. C’est un “programme environnemental de manière générale”, rappelle le responsable.
Copernicus a, en effet, été conçu pour scruter l’état de santé de la Terre. “Copernicus réalise en permanence une IRM ou un scanner de la Terre”, illustre Jean-Noël Thépaut. Pour ce faire, le programme européen compte six services. Chacun suit un fil conducteur précis : le changement climatique, la surveillance des milieux marins, la surveillance de l’atmosphère, la surveillance des terres, la gestion des situations d’urgence – notamment en cas de catastrophe naturelle –, et la sécurité, liste franceinfo. Ce sixième service est lié à la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne. Ce qui lui vaut d’être “un peu à part”.
Des satellites et des stations terrestres
Observateur privilégié de la Terre, Copernicus ne délivre pas uniquement des données actuelles. Il aide à mieux connaître le climat d’autrefois grâce à la réanalyse des données anciennes, de celles recueillies depuis et des modélisateurs climatiques actuels. La combinaison de ces informations, transmises à des calculateurs ultraperformants, permet de simuler le climat d’une zone de la planète à une période précise. Pour ce qui est de l’avenir, il est impossible de le prédire avec certitude. En revanche, il peut être esquissé par les modélisateurs.
Coordonné et géré par la Commission européenne, Copernicus est financé par tous les pays de l’Union européenne. Fort d’un budget de près de 2,1 milliards d’euros par an, il travaille étroitement avec l’Agence spatiale européenne, l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques, Mercator Ocean International, etc.
Guider les décideurs
Pour collecter les données, Copernicus utilise des satellites et des stations terrestres, qui utilisent des capteurs au sol, en mer et même dans l’air. Mais la composante spatiale est essentielle. Elle se compose d’une flotte de satellites tous appelés Sentinel, dont le premier a été lancé en 2014. Accessibles à tous, les informations réunies par Copernicus aident les dirigeants politiques et les administrations à décider des mesures à mettre en place pour protéger l’environnement, atténuer le réchauffement climatique et s’y adapter.
Selon la chercheuse Anny Cazenave, “grâce à toutes ses composantes”, ses “collègues américains considèrent que ce programme européen est vraiment unique”. Jean-Noël Thépaut explique à franceinfo que “des initiatives existent un peu partout dans le monde, mais il n’y a pas d’équivalent à Copernicus”. La fiabilité des données de Copernicus et le fait qu’elles soient publiées en temps réel permettent une surveillance de l’état de la Terre au plus près. Un atout lors de crises ou quand il est question de sécurité, comme pendant les incendies en Grèce du mois de juillet.