Nous proposons maintenant une évaluation de la pratique des réseaux sociaux au travers des quatre axes de la Théologie Numérique présentés précédemment.
DT1. La théologie sous influence des réseaux sociaux
La première vague en Théologique Numérique entend regarder de plus près la façon dont la théologie se construit grâce et en lien avec le numérique. Nous sommes ici proches de la démarche dite des humanités numériques qui consiste à utiliser l’outil numérique à des fins d’analyse pour l’histoire, la littérature, la sociologie, etc. La création et collection de données, la numérisation de manuscrits, l’analyse de texte par le biais d’intelligence artificielle, sont quelques exemples de pratique dans le milieu des humanités numériques. Dans le cadre de l’étude des réseaux sociaux, il faut nous demander comment la théologie, en tant que science académique, s’approprie et utilise ces mêmes réseaux sociaux. Comment en est-elle ensuite influencée et transformée ? Cette première vague est typique de toute recherche située dans le milieu de la recherche au croisement entre technologie et théologie. Prenons l’exemple, très cher aux protestants, de l’imprimerie. Dans son ouvrage séminal The Printing Press as an Agent of Change, Elizabeth Eisenstein explique comment la technologie de l’imprimerie a changé les mentalités de ceux qui l’utilisent, et que nous nommons maintenant les modernes (1). La capacité à reproduire rapidement des ouvrages a contribué largement à la dissémination de nouvelles idées. La réduction du coût des livres a également permis à plus d’intellectuels de converser et d’accumuler des livres, donc de la connaissance.
Ce lien inexorable entre technologie et théologie doit aussi être mis en parallèle avec la célèbre thèse de Marshall McLuhan selon laquelle «the medium is the message» (2). Pour McLuhan en effet, l’information évolue et se transforme par le biais du convoyeur qui déplace cette même information. Une lettre écrite est différente, dans son essence, d’un message écrit sur un téléphone portable car ils utilisent des méthodes qui ont des spécificités propres. Nous comprenons maintenant comment la propagation des […]